Depuis le découpage de la carte géosanitaire le volet préventif a repris sa place par le biais d'une médicalisation accrue et dont le mot d'ordre est “mieux gérer c'est mieux soigner”. Le système de la santé, à la recherche de sa propre identité, est devenu de plus en plus pressant car l'économie de la santé dépend impérativement de la prévention. Si on soigne correctement la carie dentaire à temps on ne pourra jamais aboutir à une prothèse valvulaire astreignante et coûteuse. Ce qui révèle une double signification. En effet, elles permettent, d'une part, de saisir l'importance des actions préventives, notre cheval de bataille, et le tendon d'Achille du système de santé, d'information et d'éducation sanitaire pour la réussite de la politique nationale fondée dans ces principes notamment, sur le libre choix et l'adhésion volontaire des malades. D'autre part, elles mettent l'action sur la nécessité d'impliquer les institutions nationales et d'harmoniser le système médical de proximité, ce terme, en vogue ces dernières années et qui a longtemps fait l'objet de souci de la part des responsables en charge de la santé. En outre, on n'est pas près d'oublier que durant la campagne électorale au pays de l'Oncle Sam, le président Barak Obama a développé un thème majeur sur la santé en proposant une “couverture médicale universelle”, CMU pour les Américains, c'est-à-dire une accessibilité aux soins pour les plus démunis, une accessibilité qui ne dépende pas du porte-monnaie du patient qui n'a pas les moyens financiers pour se soigner, malgré le niveau élevé de la médecine dans ce pays. Chez nous, en Algérie, tout le monde constate que l'accessibilité aux soins tend de plus en plus à dépendre du critère financier individuel, cette situation risque d'écarter non seulement les démunis mais aussi la classe moyenne. Le risque est à prendre au sérieux. Si un pays comme les Etats-Unis avec leur nouveau président réfléchissent comment établir une accessibilité aux soins, en Algérie, il y a intérêt à s'interroger sur la validité de notre système de santé qui prône en théorie la garantie aux soins pour tous, d'où l'annonce par M. Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière, de l'ouverture d'établissements de proximité dans chaque cité afin de se rapprocher de plus en plus des malades nécessiteux. Il s'agit là de réhabiliter des établissements hospitaliers qui doivent se consacrer à la prise en charge des maladies lourdes et à la recherche médicale. En revanche, à l'instar d'autre secteurs, l'EPSP de Bab El-Oued s'est illustré par la mise d'abord à la disposition du personnel de la santé de tous les moyens matériels et humains nécessaires à la bonne prise en charge des malades et promouvoir la meilleure image de la santé. Le Dr Kaddour, directeur de l'EPSP de Bab El- Oued a élaboré une brillante stratégie. D'une part, la rénovation des structures en un temps record contrairement à certains hôpitaux qui végètent bel et bien dans la médiocrité que l'on appelle les “éternels chantiers” où le bout du tunnel est loin d'être perçu et où le bruit du marteau et de la bétonneuse ne cessent de peser sur la tête de nos malades et où le stéthoscope est devenu inaudible. La mise en place des outils de travail, matériel médical, produits consommables pour bannir de notre dictionnaire EPSP “makache”. On n'est pas près d'oublier la fameuse citation de M. Barkat qui a dit un jour : “Mieux vaut un médicament périmé qu'un Algérien à la morgue.” Cette citation est en direction des responsables quant à la disponibilité des médicaments au profit des malades nécessiteux. Le but visé par cette EPSP est de sauver des vies, celles d'une population déjà saine ou des faisceaux d'action préventive, à savoir la vaccination mère, enfant, pour l'éradication des maladies à transmission hydrique via les BCH (bureau communal d'hygiène) et la santé scolaire, maillon fort de la prévention et l'application des programmes nationaux de prévention. D'autre part, le dépistage au scanner du col de l'utérus est l'une des priorités de l'EPSP qui dispose d'un service de cytologie en étroite collaboration avec le service d'Anapath du CHU Maillot. La prise en charge des maladies chroniques telles que le diabète et certains spécialistes parlent déjà d'épidémie, ce service pour les malades nécessiteux et la présence d'un laboratoire ne font que capter la panoplie des examens biologiques avec le maximum de paramètres, en plus de la radio panoramique. Cet établissement songe à l'avenir à l'installation d'appareil de radiologie relatif à la mammographie qui permettra le dépistage du cancer du sein qui est en train de terrasser les femmes de plus en plus jeunes. Il est évident que le service de psychologie travaille d'arrache-pied et ce depuis l'avènement de la décennie noire. L'action du directeur de l'EPSP de Bab El-Oued en étroite collaboration avec la directrice adjointe chargée de l'équipement et de la maintenance le “Dr. L.S”, soucieux des problèmes des infections nosocomiales ont mis à la disposition du personnel soignant des autoclaves pour lutter plus efficacement contre les infections hospitalières. Le hic et à la surprise générale, ces autoclaves sont inexistants dans certains services sensibles de nos hôpitaux, néanmoins à noter l'ouverture de quatre points d'urgence répartis dans chaque commune de la daïra de Bab El-Oued dotés de plateaux techniques, de quoi réconforter nos malades, il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour proposer un éventail de solutions, non seulement il doit être fait des propositions en commun accord avec les membres du conseil médical, afin de stimuler le rendement de cet établissement plus crédible aux yeux de la population désabusée et trop abusée dans le passé. Ne voyez-vous pas des signes annonciateurs d'un assouplissement à l'égard des malades ? Compte tenu de la situation sanitaire qui n'a guère cessé de se détériorer dans un passé proche ; fort heureusement avec l'avènement de ces EPSP, une lueur d'espoir se dessine à l'horizon et ne fait que réjouir les malades en quête de soins appropriés. À vrai dire, il est temps d'éclairer les consciences et non les contraindre. L'EPSP de Bab El-Oued est en fin de compte au chevet des malades nécessiteux. Le temps est venu de se mettre au diapason des pays émergents dans ce domaine par le biais de la formation médicale continue et enrichissante tout en prônant l'expression shakespearienne “To be or not to be”. B. D.