Les wilayas de l'Ouest ont, différemment, suivi le mouvement de grève lancé par l'Intersyndicale des chauffeurs de taxi. La wilaya de Sidi Bel Abbès a été totalement paralysée. Ni bus, ni taxis. Aucun moyen de transport n'a circulé hier. Le malheur des uns fait le bonheur des autres. La bonne aubaine pour les fraudeurs et les taxis clandestins qui ont pris le relais. Ils se sont même remplis les poches en tirant grand profit de la première journée de ce débrayage. Malgré la forte implantation des trois syndicats ayant appelé au débrayage, celui-ci n'a pas eu l'effet escompté dans la capitale de l'Ouest. Les 8000 chauffeurs de taxi d'Oran ont tourné le dos à la grève. Les raisons sont diverses. La situation précaire des chauffeurs de taxi ne permet pas le ratage d'une seule journée d'exercice. «Nous vivons au rythme de la situation précaire, faut-il débrayer pour démontrer notre existence?», a affirmé un chauffeur. Aussi, la grève à laquelle a appelé l'Intersyndicale n'a pas fait le consensus parmi les instances de base vu les graves divergences qui séparent l'ensemble des éléments de la corporation. Même situation à Tlemcen, à Aïn Témouchent où la grève n'a pas fait l'unanimité tandis qu'à Mostaganem, Tiaret et Relizane, le taux de suivi est quasi insignifiant. En fait, celui-ci varie d'une wilaya à l'autre, selon le taux et la force d'implantation des syndicats des transporteurs. A chacun sa manière de voir la grève. La principale raison de ce suivi mitigé n'est autre que la sortie inattendue de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) qui a, la veille du lancement du débrayage des chauffeurs de taxi, appelé ses adhérents à ne pas tenir compte du mot d'ordre. «La grève est catégoriquement refusée par l'Ugcaa et nous recommandons le recours au dialogue», ont souligné les rédacteurs du document transmis à notre rédaction expliquant que leur syndicat n'a été ni associé ni consulté. «La décision de la grève n'a pas été avalisée par notre hiérarchie», relève l'Ugcaa dans son communiqué.