«Ils ne sont jamais satisfaits, même si on leur offre des châteaux», a déclaré le wali délégué. La circonscription de Oued Koriche a connu, hier, un véritable remue-ménage. 59 familles ont bénéficié de logements sociaux construits sur le site même où ont été démolis des bidonvilles, alors que 41 autres ont été transférées à Dergana où elles ont bénéficié du logement aidé. Selon le wali délégué, rencontré sur place, cette opération entre dans le cadre de la restructuration du quartier (Oued Koriche) pour éradiquer le centre de transit datant des années 50. Ces logements, précise le wali délégué, ont été réalisés avec le concours de deux Opgi, celle de Bir Mourad Raïs pour les logements sociaux, et l'Opgi de Dar El-Beïda avec une contribution évaluée à 50 millions, de l'acquéreur pour les logements aidés, érigés à Dergana. Le transfert des familles vers les nouveaux logements s'est effectué evec youyous et zorna, comme c'était de coutume autrefois. Emportant meubles, literies et autres ustensiles, les familles n'exprimaient pas de «ouf» de soulagement après une attente de plus de 40 années. «J'occupais deux pièces avec ma famille de 8 personnes, dans ce centre de transit et on vient de me donner un F2. C'est mieux, mais...», nous a confié un père de famille. D'autres bénéficiaires contestent le fait qu'ils ont été obligés de verser de l'argent pour des logements sociaux. Une feuille griffonnée avec un stylo et accrochée à l'entrée d'un bidonville abandonné indique la somme à verser: 36.000 DA pour un F2, 51.000 DA pour un F3 et 62.000 DA pour un F4. Réagissant à ces «mécontents malgré tout» le wali délégué a déclaré: «Ils ne seront jamais satisfaits même si on leur offre des châteaux, car ils revendiqueront toujours un chameau ou un palmier à côté.» Mais le comble du mécontentement était du côté des familles non encore relogées. Des «bâtisses» de fortune illicitement greffées juste au pied du nouvel immeuble semblent narguer l'esthétique d'une nouvelle urbanisation souhaitée par la circonscription de Oued Koriche. «Ils voient tout à partir de leurs fenêtres, on n'a plus notre intimité», se plaint une dame. «J'ai cinq enfants, j'habite le bidonville depuis 1962, ils m'ont dit d'attendre le temps de m'oublier encore 20 ans, mais ils n'oublieront pas d'appeler mon fils au service national», s'est insurgé un autre «resté sur place».