Il a rappelé son analyse de la situation créée en Kabylie par l'intrusion des ârchs. Après plusieurs années de silence, le président du FFS, Hocine Aït Ahmed, est sorti de sa réserve et a accordé un entretien aux quotidiens El-Youm et Le Quotidien d'Oran, dans lequel il s'est longuement exprimé sur la Kabylie, les élections et la situation politique du pays. Cette sortie médiatique, qui s'inscrit dans la campagne politique du parti qui participe aux locales, intervient un jour après l'annonce du RCD de boycotter les élections du 10 octobre. Dans cet entretien, M.Aït Ahmed a tenu à expliquer que la participation du Front des forces socialistes aux élections locales du 10 octobre vise particulièrement à «ne pas laisser le vide dans les communes de Kabylie». Elles a également pour but de «barrer la route à toutes les maffias qui ont privatisé et pillé» les communes et de «développer la dynamique pacifique citoyenne à l'échelle nationale», a ajouté M.Aït Ahmed. «La commune nous met en dialogue direct avec le peuple et c'est le plus essentiel des dialogues» et «nous sommes déterminés à réhabiliter la politique au regard de la jeunesse en contribuant à lui redonner ses lettres de noblesse», a-t-il encore expliqué. Il a estimé que «le devoir le plus important, c'est de protéger la population et de ne pas la laisser à la merci des mutants sans états d'âme et sans pitié», dans une allusion aux radicaux du pouvoir et des ârchs. M.Aït Ahmed a rappelé son analyse de la situation créée en Kabylie par l'intrusion des ârchs, organisation tribale ancestrale, dans la vie politique à Beni Douala, près de Tizi Ouzou. «J'ai mis en garde contre la volonté du pouvoir de mettre la Kabylie dans la violence les règlements de comptes et le chaos afin de se débarrasser de l'un des bastions de la paix civile, de la démocratie et de l'unité nationale», a-t-il rappelé. «Pour désamorcer la stratégie de la terre brûlée, il faut que la population reste sereine et déterminée, face aux intimidations et provocations grossières et aux surenchères gratuites des Kabyles de service», a affirmé le leader du FFS. M.Hocine Aït Ahmed a réaffirmé que «la dissidence citoyenne a le devoir patriotique de sublimer la tentative de ghettoïsation de la Kabylie en allant reprendre possession (de ses mairies) à l'échelle de toute l'Algérie». Evoquant les violences que vit l'Algérie depuis 1992, M.Aït Ahmed relance sa demande d'envoi d'une commision internationale et qualifie d' «énorme», la responsabilité de la communauté internationale dans la grave impasse politique actuelle en Algérie. Il a estimé que les responsables en Algérie avaient réussi à tromper la vigilance de la communauté internationale «en réduisant la tragédie algérienne à une simple affaire de terrorisme». «Ils veulent persuader les partenaires de notre pays que leurs demandes de solution politique sont sans fondement», a-t-il précisé. Concernant la France, premier partenaire économique de l'Algérie, M.Aït Ahmed a estimé que la «seule faute politique» des Français, «c'est de croire encore à la lutte des clans à l'intérieur du régime et de miser sur Bouteflika pour progressivement pousser l'armée dehors et installer un pouvoir civil». Selon le quotidien arabe Ezzaman, le président du FFS devrait venir en Algérie pour participer à la campagne électorale de son parti et il compte effectuer quatre meetings populaires, dont trois en Kabylie. Le leader du plus vieux parti de l'opposition entamera son périple électoral par Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira et enfin Alger. Avec la non-participation du RCD, et l'absence de certains partis en Kabylie, le FFS pourrait prendre la majorité dans une région qui a connu 17 mois d'instabilité politique et qui a failli verser dans la guerre civile.