Le collectif d'avocats désigné initialement par Sonatrach, s'est en effet retiré. L'ancien président-directeur général de la Sonatrach, Mohamed Meziane, et six autres cadres se défendront seuls devant la justice qui les accuse de corruption. Ces cadres devraient - sauf revirement de dernière minute - connaître leur sort aujourd'hui puisqu'ils seront présentés devant la chambre d'accusation du tribunal d'Alger. Après deux reports, la justice devra se prononcer sur une demande du procureur de la République concernant le placement sous contrôle judiciaire des six prévenus. Pour sa part, la défense conteste la mise sous contrôle judiciaire des prévenus et demande la levée de cette décision. A la demande du ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, le collectif d'avocats désigné initialement par Sonatrach, s'est en effet retiré. Pourtant, au début de cette affaire, la compagnie a constitué un collectif d'avocats pour défendre ses cadres. M.Khelil a soutenu publiquement, lors d'une conférence de presse, que «la défense des cadres de la Sonatrach sera assurée par les avocats de la compagnie, ils ont ce droit en vertu de la convention collective de Sonatrach». Le ministre de l'Energie a rappelé que les cadres de Sonatrach sont présumés innocents jusqu'à preuve de leur culpabilité par une décision de justice. Contre toute attente, Chakib Khelil surprend son monde et revient sur sa décision de prendre en charge la défense des cadres dirigeants poursuivis dans le cadre de ce dossier, laissant ainsi ces cadres seuls face à la justice. Après avoir constitué deux grands avocats du barreau d'Alger, il a résilié la convention il y a quelques jours. Qu'est-ce qui a motivé ce revirement? Le ministère de l'Energie ne l'explique pas. Six cadres de Sonatrach, dont l'ancien P-DG Mohamed Meziane, et deux vice-présidents sont placés sous contrôle judiciaire dans l'affaire de corruption qui éclabousse la plus grande compagnie algérienne, l'entreprise nationale des hydrocarbures. L'affaire a été révélée par le confrère El Watan avant d'être confirmée par le ministre de l'Energie et des Mines. Elle porte sur l'attribution de marchés de gré à gré. L'affaire a été mise en délibéré le 3 février dernier, en attendant un complément d'information. Selon le journal on line, Tout sur l'Algérie (TSA), de nouveaux éléments à charge contre les cadres mis en cause ont été versés au dossier par l'accusation. La même source rapporte également que les enquêteurs des services de sécurité se sont rendus au siège du ministère de l'Energie et des Mines dans le cadre des investigations qui ont conduit au placement sous contrôle judiciaire du P-DG de Sonatrach. Sur place, ils ont emporté des documents en relation avec des contrats passés par la Société nationale des hydrocarbures avec des groupes étrangers.