Son porte-parole réitère sa demande de mettre fin au travail des groupes de proximité chargés d'enquêter sur l'abstention des citoyens. Lors d'une conférence de presse animée, hier au siège du parti, le porte-parole du MSP s'est posé cette question: «Qui contrôle l'administration qui encadre le prochain scrutin?». Avec des termes à peine voilés, M.Abdelmadjid Menasra a indiqué que les mesures garantissant la crédibilité des élections communales «ne suffisent pas puisque, c'est de pratiques frauduleuses qu'il s'agit». Sur sa lancée, le porte-parole du MSP a posé les conditions pour éviter les dérapages administratifs. Sur ce point, le conférencier, qui traduit la volonté de sa formation politique, ne voit pas l'utilité de la commission de contrôle des élections, si elle demeure ouverte aux partis microscopiques au détriment des plus représentatifs. Le MSP préconise la promulgation d'une instruction interdisant l'accès à la commission de contrôle pour les partis, dont les listes de candidature ne couvrent pas 50 % au moins des communes. Tout au long de son intervention, le porte-parole du Mouvement de la société pour la paix n'a pas manqué de donner les exemples sur l'expérience des législatives, notamment les encadreurs des bureaux et les bureaux spéciaux. «Le jeu entre l'administration centrale et la locale a permis la fraude», a-t-il indiqué en expliquant que «les instructions de l'administration centrale ont été émises de façon que leur application soit faite sur différentes lectures (...) Il faut absolument lever tout amalgame. Toutes les instructions garantissant l'intégrité du scrutin doivent avoir une seule lecture.» Insistant sur la fraude, M.Menasra justifie la participation, une fois encore, à ce rendez-vous électoral par «le souci du mouvement de consacrer l'acte démocratique (...). Les actes d'une formation politique ne sont pas ceux du simple citoyen», a-t-il déclaré dans une tentative de nuancer entre «l'abstentionnisme» du citoyen et celui d'un parti politique «qui veut contribuer à la construction de la démocratie». Côté chiffres, le conférencier a indiqué que les listes de candidature de sa formation couvrent les 48 wilayas, alors qu'aux élections de 1997 elles étaient de 41. pour les listes engagées dans la course aux APC, elles ont atteint 1100 communes, une augmentation de 52% par rapport aux précédentes élections communales. Par ailleurs le MSP n'a pas caché sa satisfaction, à travers les déclarations de son porte-parole, quant à l'entrée en lice du FFS dans les élections, notamment en Kabylie. «Cela contribuera certainement au retour de la stabilité dans la région», a-t-il déclaré. Le retour du matraquage sur une éventuelle fraude cache mal les intentions de la formation du cheikh Nahnah. Beaucoup d'observateurs s'interrogent si cela traduit des appréhensions réelles ou une simple tentative de justifier un deuxième échec qui s'annonce depuis la perte de vitesse aux dernières législatives face au FLN et à son principal rival islamiste le mouvement El-Islah.