Si les ténors de la politique veulent élargir leur carré, les autres aspirent à casser le monopole et décrocher au moins un poste ministériel. Les partis politiques gesticulent dans tous les sens. Le spectre de l'abstention recensée lors des législatives de 2007 les affole. Pour éviter un tel scénario, soldé par moins de 35% de participation, les partis affûtent leurs armes 24 mois avant le jour «J». Après avoir disparu de la circulation, ils prennent d'assaut le terrain. Qu'ils soient petits ou grands, partisans de la coalition ou de l'opposition, les partis réinvestissent la scène politique. Ils font feu de tout bois: meetings, réunions, séminaires et conférences de presse sont, d'ailleurs, au menu de ce week-end politique. Ces activités ne se limitent pas uniquement à la capitale. Les partis élargissent leur champ de bataille à l'échelle nationale pour mieux convaincre. Le Parti des travailleurs était hier en force à Ghardaïa. La secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune s'est déplacée dans la capitale du M'zab où elle a animé un meeting populaire. Le parti AHD 54 est également sorti sur le terrain. Son président Fawzi Rebaïne a choisi la wilaya de Saïda. Le Front national algérien (FNA) n'est pas en reste. Le parti de Moussa Touati a sacrifié le week-end pour mettre de l'ordre dans sa maison. Il a tenu la 5e session ordinaire du conseil national à Tipasa pour la restructuration de son parti. «Nous abordons le travail dans la sérénité puisque le parti a réussi son opération de restructuration de ses instances de base et qu'il faut maintenant aller de l'avant en passant de l'action politique à l'activité partisane»,a-t-il affirmé lors de l'ouverture des travaux. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) fait son entrée en force. Il a multiplié ses sorties médiatiques en organisant trois événements consécutifs. Vendredi, il a tenu un séminaire à El Kala (El Tarf), consacré à l'enseignement et au système éducatif auquel a assisté son président Bouguerra Soltani. Le FLN, de son côté, ne se contente pas uniquement du week-end pour s'afficher. Le secrétaire général. Abdelaziz Belkhadem se consacre davantage à son parti et ses militants. Il a organisé deux rencontres régionales et plusieurs réunions au niveau de la capitale. Son allié, le RND, en fait de même. Par le biais de son porte- parole, Miloud Chorfi, M.Ouyahia tente d'injecter du sang neuf dans son parti. Une série de régionales sont tenues chaque semaine. Pourquoi les partis s'investissent-ils à fond et maintenant? A première vue, aucun événement phare ne l'impose. Ces sorties ne sont même pas axées sur l'actualité et le quotidien du citoyen marqué par une ébullition du front social. Cette valse obéit à des calculs et des enjeux purement politiques. A l'instar de l'échéance de 2012, le remaniement ministériel attendu prochainement fait courir les partis. L'enjeu en vaut bien la chandelle! En prévision de cette échéance, les partis politiques tentent au mieux de se repositionner sur l'échiquier politique. Avec le changement du gouvernement qui ne saurait tarder, les partis s'affolent et s'agitent. En effet, le FLN, le RND et le MSP veulent élargir leur carré au sein du gouvernement. Le patron du MSP, qui avait démissionné du gouvernement, veut carrément les rênes de l'Exécutif, chasse gardée du FLN et du RND. Les petits partis, quant à eux, veulent à tout prix casser le monopole et décrocher un poste ministériel. Ainsi, à travers leurs activités, les partis font d'une pierre deux coups. Tout en se préparant pour la bataille des législatives 2012, ils ratissent large pour s'imposer comme acteurs importants sur la scène politique nationale.