«Le refus de dialoguer avec les syndicats des secteurs concernés par la grève est une fuite en avant des responsables», souligne le président de AHD54. Décidément, Fawzi Ali Rebaïne tire sur tout ce qui bouge. Aucun ministre n'y échappe, au point d'oublier que le feu couve au sein de sa propre formation. Au moment où la formation de AHD 54 s'engouffre dans une crise interne, accentuée par la série de dissidences et de redressements, le président de cette formation, Ali Fawzi Rebaïne, vole au secours des travailleurs de l'Education nationale. «La lettre du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, adressée aux syndicats du secteur, vise à casser la grève», a-t-il déclaré, hier lors d'une conférence de presse tenue à Alger. Sur sa lancée, Fawzi Rebaïne décrit la manière avec laquelle est géré le dossier des enseignants et des médecins et appelle à l'ouverture des portes du dialogue avec les syndicats concernés. «Le refus de dialoguer avec les syndicats des secteurs concernés par la grève est une fuite en avant des responsables», a-t-il relevé. Le ministère de l'Education nationale a, il y a trois jours, adressé une «lettre ouverte à la communauté éducative» pour calmer les esprits et reprendre le dialogue. A travers cette lettre, M.Benbouzid a fait part de son incompréhension quant à l'attitude de certains syndicats d'enseignants qui brandissent de manière systématique la menace de grève. «Au moment même où les pouvoirs publics sont en voie de finaliser le dossier du régime indemnitaire du secteur de l'Education nationale, certains syndicats d'enseignants brandissent encore et de manière systématique, des menaces de grève», a-t-il indiqué dans sa lettre. Revenant sur la situation sociale dans le pays, M.Rebaïne a qualifié les mesures adoptées par le ministre du Commerce pour plafonner les prix des produits de large consommations de «discours politique pour amuser la galerie» d'autant, ajoute-t-il, que «le pouvoir d'achat ne cesse de se dégrader». Aussi, a-t-il appelé à la mise en oeuvre d'une véritable volonté politique pour endiguer la flambée des prix. Pour ce faire, Fawzi Rebaïne préconise l'élimination des marchés noirs qui sont, à ses yeux, à l'origine de cette flambée des produits de large consommation. S'en prenant au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, le conférencier s'interrogera: «Qu'a-t-on fait des centaines de milliards destinés au développement agricole et au renouveau rural?» Au plan politique, M.Rebaïne s'est dit favorable à la levée de l'état d'urgence. «Le maintien de l'état d'urgence est illégal. Il restreint les libertés collectives et individuelles», a-t-il martelé. Plus explicite il ajoute: «Tous les pouvoirs reviennent à l'administration.» Au sujet des scandales financiers ayant éclaboussé plusieurs institutions publiques, M.Rebaine a appelé à l'indépendance de la Justice. A propos de la dissidence qui ne cesse de secouer sa formation politique, M.Rebaïne a tenté d'en limiter les dégâts en affirmant que le dossier est entre les mains de la justice. Rappelons que des membres de la commission de préparation d'un congrès extraordinaire réunis à Alger, il y a quelques mois, ont accusé «Ali Fawzi Rebaïne de considérer le parti comme étant une propriété privée, et ce, dans le but d'amasser de l'argent».