Le colloque, organisé à la Maison de la culture de Tamanrasset dans le cadre du 1er festival international des arts de l'Ahaggar Tin Hinan-Abalessa, a pris fin mardi soir. M.Mourad Betrouni, représentant du ministère de la Culture et directeur de la protection légale des biens culturels et de la valorisation du patrimoine culturel, a rappelé, à l'occasion, les dispositions de la loi portant «protection du patrimoine culturel de la nation algérienne», qui renvoie, a-t-il dit, «à des notions nouvelles comme l'identité et le territoire». Il a affirmé que cette loi a été promulguée à la suite d'une demande sociale et grâce à l'ouverture sociale, culturelle et politique intervenue en Algérie, relevant qu'un travail au sein de l'institution scolaire est nécessaire en vue de la réappropriation du patrimoine culturel de la nation algérienne. Le même responsable a, en outre, fait part du projet dit «de la projection 2025», qui concerne «le patrimoine fragile et vulnérable ainsi que les régions sahariennes» et dont l'objectif est «la reconstruction et la réappropriation de la mémoire culturelle» dont l'institutionnalisation de festivals est l'un des concepts. Le commissaire du festival, M.Farid Ighil Ahriz a, pour sa part, signalé qu'un espace a été réservé aux débats sur tout ce qui a trait à la préservation du patrimoine culturel matériel et immatériel à Abalessa où sont prévues d'autres activités de ce Festival sur les arts de l'Ahaggar. Il a également rendu hommage à Mouloud Mammeri à qui est dédiée la série de conférences données à l'occasion du colloque. Auparavant, le chercheur universitaire Kamel Sadou avait présenté une communication sur «Le toponyme, récits et mythes territoriaux face aux nouveaux défis territoires de la communication». Cette étude est relative aux régions de l'Ahaggar et du Tassili N'Ajjer, a-t-il indiqué, expliquant l'importance de la toponymie et parlant d'identité touarègue et de construction identitaire, face aux nouvelles technologies de la communication et de l'information. Mlle Habiba Bahamid, chef du projet de création du Parc culturel de Tindouf, a, quant à elle, abordé la question de «la réhabilitation et la conservation du savoir et du savoir-faire sahariens». Elle a évoqué la région du Tassili N'Ajjer, «qui est passée sous tutelle du ministère de la Culture et classée Parc national dès 1972» et où «l'activité artisanale qui se transmet de génération en génération, notamment par la gent féminine, nécessite de bénéficier de la politique de l'écotourisme». «Les femmes de la région ne demandent qu'un circuit de commercialisation», a ajouté Melle Bahamid en appelant à «la réhabilitation de l'habitat traditionnel des Touareg». Ce colloque a été, selon les organisateurs, une occasion pour des chercheurs algériens et étrangers de débattre de thèmes liés au patrimoine matériel et immatériel de la région de l'Ahaggar.