Au moins quinze personnes, dont dix islamistes, ont trouvé la mort dans divers endroits du pays. La lutte antiterroriste s'affermit, le retour aux réseaux urbains s'annonce. Hormis les bombardements massifs sur le fief du Gspc en Kabylie et qui aurait fait dix morts, il y a à relever une nette baisse de virulence des GIA. Cette poussée antiterroriste, qui avait atteint son point culminant lors du démantèlement du réseau algérois du GIA, version Rachid Ouakali, ne doit pas, toutefois, signifier un retrait définitif du terrorisme. Le recul accusé par les groupes armés dans les attentats et les assassinats est, certes, dû à un affaiblissement très important de leurs ressources, mais il est aussi d'ordre stratégique. En fin de semaine, un terroriste a été abattu à Seriana dans les Aurès. La veille, une patrouille de gendarmerie a été prise entre les feux des terroristes. Un brigadier a été tué, un autre grièvement atteint et un troisième légèrement blessé. Cette information confirme l'existence de groupes armés à la périphérie d'Alger, notamment dans la périphérie Est. Une semaine avant cet attentat, et au même endroit, un premier «avertissement» a été donné, avec le même bilan : un garde communal assassiné et deux autres blessés. La lutte antiterroriste s'affermit de jour en jour, avec une plus grande rigueur dans le maillage, le ratissage et le renseignement. Mais le retour des réseaux urbains s'annonce déjà comme une dernière issue pour les groupes armés. Et, encore une fois, c'est à partir des zones-crise, des zones-exclusion, que le danger pointera. La boucle qui entoure la capitale d'est en ouest, a toujours constitué le «pour de fonds terroriste». Oued Djer, Attatba Boufarik, Bouinan, Bougara, Larbaâ, les Eucalyptus, Meftah et Khemis El-Khechna, présentent toujours cette capacité de produire encore des jeunes prêts à tout. De même que Baraki, El-Merdja et les zones d'exclusion à la périphérie de la capitale. Cela en sus de ce que la capitale présente, en moyens humains et matériels, de dispositions réelles à surveiller comme le lait sur le feu. L'approche des élections, échéance qui est souvent prise comme un signal pour une flambée de violence, risque d'être périlleuse, malgré un quadrillage rigoureux élaboré par les services de sécurité depuis le début de l'été, et qui a démontré son efficacité. La nouvelle équipe dont se dotera Abou Tourab pour l'Algérois aura à prouver ses capacités sur le terrain. Ses capacités de nuisance, bien sûr.