Les communiqués émanant du ministère de l'Education nationale, les affirmations du ministre, les menaces des syndicats n'ont hélas! pas eu l'effet escompté, mais sèment le trouble au sein de la famille de l'éducation. Que ce soient les élèves, les parents, les enseignants, personne ne peut prédire de quoi sera fait demain. Les spéculations et les on-dit sont monnaie courante dans les cours des établissements. L'annonce de l'application du nouveau régime indemnitaire dès le mois de mars est perçue par les personnels comme une autre feinte du ministère de tutelle qui retarde les échéances. «Qu'en est-il des autres points compris dans nos plates-formes? Quelle décision sera prise pour la gestion des oeuvres sociales? Quand seront versés nos rappels? Le régime indemnitaire est une doléance d'un tout et vouloir satisfaire un seul point est une fuite en avant à laquelle nous a habitués notre tutelle», nous dira un professeur. Du côté des élèves et des parents, la crainte d'un débrayage à l'approche des examens et la possibilité d'aller vers une année blanche plane et engendre la panique. «Il faut l'intervention du premier responsable du pays pour mettre un terme au bras de fer qui pénalise et compromet le devenir de nos enfants», affirmera un parent. Les directeurs des établissements, pris entre l'obligation des résultats exigée par la tutelle, la détermination des enseignants et des autres personnels à aller vers la radicalisation pour obtenir leurs droits, ne savent plus à quels saints se vouer. «Nous sommes disponibles et à l'écoute, les professeurs ont accepté les formules de rattrapage proposées jusque-là. Les appels aux arrêts émanent souvent des secrétariats nationaux et là notre pouvoir est limité. Nous invitons les différentes parties à faire un sacrifice supplémentaire pour au moins éviter le pire, celui de faire perdre aux élèves l'année», nous confiera un directeur qui a voulu garder l'anonymat. Une source proche de la direction fait état de l'envoi d'un logiciel aux centres payeurs pour calculer le salaire de mars sur les nouvelles bases de données. A ce sujet, un enseignant nous dira: «C'est insuffisant, surtout que les rappels des échelons, pour certaines primes de scolarité ne sont pas payées depuis deux ans». Du côté du centre payeur, la raison de ce retard est d'ordre budgétaire puisque les états sont faits, mais l'absence de crédits oblige l'administration à surseoir au mandatement.