L'OCI appelle toutes les institutions compétentes - ONU, Conseil des droits de l'homme, Unesco et Quartette, à «prendre les mesures urgentes et nécessaires pour contraindre Israël à revenir sur cette décision». L'Organisation de la conférence islamique demande aux institutions internationales d'intervenir auprès d'Israël pour qu'il renonce à inscrire à son patrimoine deux lieux sacrés de Cisjordanie occupée, a annoncé jeudi l'ambassadeur de Syrie à l'ONU. Le diplomate, Bachar Jaafari, parlant à la presse au nom des ambassadeurs des pays de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), a «condamné» la décision d'Israël, la qualifiant d' «agressive, provocatrice et irresponsable» et précisant que le groupe la considère «nulle et non avenue». Le groupe appelle toutes les institutions compétentes - ONU, Conseil des droits de l'homme, Unesco et Quartette pour le Proche-Orient ainsi que les pays dépositaires de la Convention de Genève, à «prendre les mesures urgentes et nécessaires pour contraindre Israël à revenir sur cette décision», a-t-il dit. Les pays de l'OCI appellent le Conseil de sécurité, l'Assemblée générale et le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à «assumer leurs responsabilités face à cette très sérieuse situation», a ajouté M.Jaafari. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclenché une vague de protestations dans le monde arabe en annonçant, dimanche, son projet d'inscrire au patrimoine d'Israël deux sites à Bethléem (la Tombe de Rachel) et Hébron (le Caveau des Patriarches), déjà sources de tensions politico-religieuses. Le Caveau des Patriarches (de la Bible) - Mosquée d'Ibrahim pour l'Islam - est un Lieu Saint à la fois juif et musulman. A Bethléem, le Tombeau de Rachel, où selon la tradition est enterrée la matriarche biblique Rachel, est le troisième Lieu Saint du judaïsme. Il constitue une enclave israélienne dans cette ville autonome palestinienne et est considéré comme un Lieu Saint aussi par les musulmans. L'annonce israélienne a été dénoncée par l'Autorité palestinienne et le mouvement islamiste Hamas à Ghaza, ce dernier appelant les Palestiniens à «se soulever» pour «défendre» ces lieux. Des affrontements sporadiques, qui n'ont pas fait de blessé ont lieu à El Khalil (Hébron) depuis. La ville est le théâtre de tensions permanentes entre Palestiniens et Israéliens en raison de la présence de quelque 600 colons au coeur de la cité tandis que 6500 autres habitent l'implantation de Kyriat Arba voisine. La décision israélienne a aussi été critiquée par la communauté internationale, les Etats-Unis mettant en garde jeudi contre des «actions provocatrices» qui menacent de mettre en péril le processus de paix israélo-palestinien. L'Egypte et la Jordanie, les deux pays arabes de la région à avoir signé un traité de paix avec Israël, ont aussi protesté.