Des milliers de Yéménites ont manifesté hier, pour la deuxième journée consécutive, pour réclamer la sécession du Sud du Yémen, unifié avec le Nord depuis bientôt 20 ans. Scandant «Forces d'occupation, dehors», les manifestants, qui brandissaient le drapeau de l'ex-Yémen du Sud et des bannières vertes, ont défilé dans plusieurs villes des provinces d'Abyane, de Dhaleh et de Lahj, selon des témoins. Les manifestations se sont déroulées relativement dans le calme, et aucun incident majeur n'a été rapporté dans les provinces du Sud où d'importantes forces de sécurité ont été déployées, a-t-on ajouté. La police a toutefois usé du gaz lacrymogène pour disperser des manifestants à Dhaleh. Des portraits de l'ex-président du Sud-Yémen, Ali Salem al-Baïd, qui vit en exil, ont été brandis par des manifestants. Les protestataires répondaient à un appel de M.Baïd, qui avait exhorté la population à observer «deux jours de colère sudiste», à l'occasion d'une réunion à Riyadh des donateurs au Yémen samedi et dimanche. «Vous êtes appelés à adresser aux frères arabes et aux représentants de la communauté internationale réunis à Riyadh un message exprimant votre refus de l'occupation et votre attachement à l'autodétermination». «Nous (finirons par) arracher notre indépendance (...) quel que soit le prix à payer», avait-il dit. La journée de samedi a été émaillée par un incident qui a fait trois blessés lorsque la police a dispersé des manifestants près de Zinjibar, chef-lieu d'Abyane. En outre, 21 manifestants ont été arrêtés pour avoir tenté de «provoquer des troubles samedi à Dhaleh», a annoncé hier le chef de la police de cette ville, Ghazi Ali Mohsen, ajoutant qu'ils seraient poursuivis. «Des armes, des bannières séparatistes et des slogans appelant à nuire à l'unité (du Yémen) ont été saisis sur ces saboteurs», a ajouté M.Mohsen dans un communiqué sur un site du ministère de la Défense. Les manifestations réclamant la sécession du Sud, qui était avant 1990 un Etat indépendant, se sont multipliées ces derniers mois. Les habitants du Sud s'estiment l'objet de discriminations et disent ne pas bénéficier d'une aide économique suffisante.