Amr Moussa était hier à Sanaa pour examiner avec le président Ali Abdallah Saleh qui est «ouvert au dialogue» les moyensde soutenir l'unité et la stabilité du Yémen et peu-être une médiation entre le pouvoir et une rébellion zaïdite, une branche du chiisme. Deux mois après les combats dans le nord entre l'armée et les chiites, le pays est au bord d'une implosion. Des centaines de morts et plus de 55.000 déplacés. Outre cette guerre de religions que le président a promis de poursuivre «même si cela devrait durer plusieurs années, le Yémen doit gérer les manifestations du Sud, une région en ébullition depuis des mois sur fond de revendications politiques et sociales. Estimant faire l'objet de discriminations de la part des nordistes et ne pas bénéficier d'une aide économique suffisante, les habitants du sud appellent ouvertement à la sécession du sud, qui formait un Etat indépendant avant 1990. Comme pour influencer le secrétaire général de la Ligue, des milliers de Yéménites ont manifesté à Dhaleh, Abyan et Habilein, trois villes du sud pour lui demander un appui à leur demande de sécession.