La campagne antivote continue son petit bonhomme de chemin. Depuis le coup d'envoi donné dans la localité montagneuse d'Akfadou, il ne se passe pas un jour sans qu'un meeting de proximité ait lieu. Après Sidi Aïch, Souk El-Thenine, El-Kseur, Tinebdar, les délégués de la CICB avaient, hier, rendez-vous avec les populations de Sidi Ayad et Souk Oufella, pour expliquer l'argumentaire du rejet des élections locales prévues pour le 10 octobre prochain. Cette première phase de la campagne anti-vote qui se poursuivra, selon le programme retenu par la CICB, jusqu'à la veille de la rentrée scolaire, a été interrompue le temps d'une réunion d'évaluation tenue ce week-end à Chellala. La mobilisation citoyenne autour des actions entreprises jusque, là est, de l'avis général, en deçà des attentes. L'optimisme affiché par certains délégués cache mal le doute qui les anime présentement. Un doute né essentiellement de l'absence des grandes foules d'autrefois aux actions de terrain entreprises ces derniers jours. L'autre phénomène, qui touche de plein fouet cette structure du mouvement citoyen à Béjaïa, reste la «désolidarisation» de certaines coordinations communales à l'image de celles d'El-Kseur et d'Ouzellaguen, qui ne prennent plus part aux différents conclaves. Du coup, c'est le doute qui prend le relais. L'installation d'une commission de sages pour prendre attache avec ces deux communes fondatrices de la CICB, dénote, au-delà du souci de «réunifier» les rangs, les craintes des animateurs d'une avalanche de retraits qui réduirait considérablement les capacités du mouvement d'atteindre l'objectif du rejet du scrutin. La situation n'étant pas aussi reluisante qu'on veut le faire croire, les délégués se sentent dans l'obligation d'agir avant qu'il ne soit trop tard, peut-on comprendre des propos de certains d'entre eux. «Il faut non seulement regagner la confiance des citoyens et les amener à se mobiliser autour du rejet des locales, mais aussi ressouder les rangs», nous disait, hier, en substance, l'un d'entre eux qui reviendra brièvement, sur les causes ayant conduit à une telle situation. Le climat de suspicion qui a régné durant toute la période post-libération des détenus est à l'origine de cette «affaiblissement», jugé «normal». Ce qui fait surtout mal est la participation du Front des forces socialistes reçue comme «un coup dur» par les animateurs. Aujourd'hui, la situation du mouvement citoyen est comparée, dans la plupart des cas, à celle du MCB. Certains observateurs parlent d'«un éclatement» inévitable eu égard aux positions diamétralement opposées des deux formations politiques les plus influentes sur le mouvement. Ce qui explique, par ailleurs, cette méfiance relevée chez bon nombre de citoyens qui refusent d'être, en fait l'objet d'une lutte politicienne. Avant même d'entamer sa campagne, le FFS semble bouleverser l'ordre établi. Les jours à venir seront riches en enseignements.