Les archs de Béjaïa ne jurent que par un vote zéro. A quatre jours du lancement officiel de la campagne électorale pour la présidentielle du 8 avril, les délégués du mouvement citoyens de Béjaïa mettent les bouchées doubles dans l'optique de faire avorter un scrutin dénié «rejeté», depuis l'échec du round du dialogue avec le Chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia. Ne laissant rien au hasard et sur fond d'une mobilisation de plus en plus forte, les archs de Béjaïa ne jurent que par un vote zéro qui les confortera dans leurs positions radicales par rapport au scrutin du 8 avril. Après Béjaïa-ville, Aokas et Timezrit où les animateurs de la Cicb ont créé la surprise par la forte mobilisation qu'ont connue les différents meetings du week-end, ils étaient hier, à Akfadou, là où le coup d'envoi des rejets des locales avait eu lieu un certain septembre 2002. Pour cette sortie, ils étaient renforcés par la présence de Bélaïd Abrika, Rachid Allouache et bien d'autres délégués venus de Tizi Ouzou. Avant l'entame de la prise de parole, les délégués des archs ont eu à visiter une exposition-photos et coupures de presse retraçant le parcours du mouvement citoyen depuis son avènement en avril 2001. Cette exposition, concoctée par les coordinations de l'ex-daïra de Sidi-Aïch, a accompagné et accompagnera toutes les sorties des archs durant tout le temps qu'aura duré la campagne antivote. Devant les citoyens d'Akfadou, les délégués de l'interwilayas n'y sont pas allés par quatre chemins pour s'en prendre à un scrutin qui n'a de sens que celui de «réélire» Bouteflika; sans relâche, ils martèlent que «voter c'est trahir la mémoire de nos martyrs». Un par un, ils fustigeront les candidats qui «n'ont pas saisi la leçon des locales», estiment les intervenants. Les partis politiques, les comités de soutien sont ainsi, tour à tour renvoyés. «Nous ne voulons de personne chez nous, tant que la plate-forme d'El Kseur n'est pas satisfaite», répètent sans arrêt les délégués, visiblement confortés par l'assistance de ces derniers jours. «La rue est à nous!», soutient-on avant de rassurer les citoyens présents par rapport aux risques que présentent un «rejet musclé». «Nous avons assez d'espérance pour savoir jusqu'où pourrait aller un pouvoir en finition.» Notons par ailleurs, que toutes ces sorties qui interviennent à la veille de la campagne officielle, sont destinées à préparer les actions synchronisées du jeudi prochain. L'accélération de la cadence témoigne d'une volonté qui, pour l'heure, s'apparente à un forcing, en vue de freiner l'élan que tentent d'imposer les partisans du scrutin. Bref, autant d'avertissements, on ne peut plus clairs, à l'endroit des candidats. Visiblement, la présidentielle du 8 avril est partie pour connaître, vraisemblablement, le même sort que les locales.