Les producteurs de boissons tentent d'introduire des nouvelles pratiques pour préserver la santé des consommateurs. L'augmentation du prix du sucre a été de 120% en un an. C'est ce qu'a indiqué, avant-hier, la secrétaire générale de l'Association algérienne des producteurs de boissons, Meriem Belil Medjoubi. Elle a signalé, lors d'une rencontre sur la traçabilité tenue à Alger, que ce produit représente, à lui seul, 15% du coût de production. Cette situation n'est pas sans induire le recours des producteurs à l'ajout d'édulcorants. La secrétaire générale a mis en garde les producteurs contre cette pratique. Cela entraînerait à long terme des effets cancérigènes sur la santé du consommateur, selon l'Organisation mondiale de la santé. L'Association qui regroupe 34 producteurs adhérents, détenant 85% du marché, ne peut pas avoir le contrôle sur toute la filière. Il y a plus de 500 opérateurs et certains d'entre eux continuent à produire des boissons dans des baignoires, ajoute-telle. Mais ce n'est pas pour autant que l'association baisse les bras. Une action visant la labellisation des boissons produites en Algérie est en voie de concrétisation, comme l'avait annoncé cette même responsable à Oran en début du mois, lors du lancement d'une campagne de sensibilisation qui l'a aussi conduite à Sétif. Les enjeux de la labellisation et de la traçabilité visent la vulgarisation des bonnes pratiques d'hygiène pour assurer la maîtrise de toute la chaîne de fabrication. L'origine des matières premières, le conditionnement, la fabrication et la distribution des boissons doivent être sous contrôle. C'est de cette manière que des alertes peuvent être données en cas de problèmes sur un lot. La rencontre d'avant-hier a été aussi animée par Chahrazed Damache, experte auprès du programme d'appui aux PME initié par l'Union européenne. Nardjess Mesbah, experte en traçabilité est venue spécialement de Tunisie pour expliquer les enjeux de cette donne à des représentants d'une dizaine d'entreprises de production parmi lesquelles se trouvent Coca-Cola, Hamoud Boualem et Les Nouvelles conserveries d'Algérie ou encore Neslté. Chahrazed Damache a souligné que l'Apab est l'une des associations les plus actives. Elle a pris cette initiative qui constitue une première dans le secteur agroalimentaire en Algérie et elle peut être étendue à d'autres entreprises pour prendre en charge le problème de la traçabilité qui est un outil pour assurer l'identification de l'origine des produits conformément aux attentes des autorités sanitaires et des consommateurs. La loi sur la protection du consommateur stipule que la traçabilité n'est pas obligatoire. C'est une démarche volontaire des professionnels du secteur agroalimentaire. Mais les nationaux ne sont pas les seuls à écouler des boissons sur le marché. Les produits importés sont toujours disponibles et leurs étiquettes ne sont pas toujours aux normes. L'Apab voit d'un bon oeil l'exclusion des boissons de la liste des produits bénéficiant de la franchise douanière dans le cadre de la Zone arabe de libre-échange. Les exportations algériennes de jus et boissons gazeuses ont augmenté de 700% entre 2008 et 2009.