«L'attitude du gouvernement est une démarche délibérée pour mettre sur cale le secteur de la santé publique», a affirmé le Dr Yousfi. Le bras de fer opposant les praticiens et spécialistes de la santé publique à leur ministère de tutelle, n'est pas près de s'estomper. Les médecins ont décidé de réinvestir la rue. A l'appel de leurs syndicats respectifs, le Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp) et le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé (Snpssp), les médecins organiseront, aujourd'hui, un rassemblement devant la présidence de la République. En outre, des rassemblements sont prévus devant les directions de la santé des wilayas de Annaba, Oran, Constantine et Ouargla. «Le rassemblement devant la présidence de la République est maintenu. Nous demandons une audience avec la présidence de la République», a déclaré le président du Syndicat national des praticiens et spécialistes de la santé publique (Snpsp), Mohamed Yousfi, hier, à L'Expression. Déterminé, il assure que le rassemblement sera tenu aujourd'hui et «advienne que pourra». Cette action de protestation, décidée vendredi dernier par les deux syndicats après une courte trêve de dix jours, et à laquelle sont conviés tous les médecins, intervient, faut-il le préciser, à la suite de l'échec du dialogue avec le ministère de la Santé, de la Réforme hospitalière et de la Population. Ce dernier a tenté, le mois dernier, d'inviter les syndicats des médecins à dialoguer. En vain. «Le retour aux actions de protestation, après une courte trêve de près de 10 jours, est motivé par l'absence de réaction de la part des pouvoirs publics qui nous ont fait croire au dénouement du conflit et à la satisfaction imminente de nos revendications par, notamment, l'ouverture du dialogue», ont soutenu les présidents du Snpsp et du Snpssp, vendredi, lors de leur conférence commune. t de s'interroger: «Pourquoi laisse-t-on traîner les choses? Toutes les parties (commissions de la santé, groupes parlementaires, partis...) rencontrées par les deux syndicats se sont dit pourtant convaincues de la justesse des revendications des praticiens et praticiens spécialistes de la santé.» «Nous n'arrivons toujours pas à comprendre la démarche du gouvernement. Saïd Barkat, ministre de la Santé, et Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, reconnaissent la légitimité de nos revendications, mais aucun compromis ne semble être de mise pour mettre fin à cette situation de malaise qui règne au sein du secteur de la santé publique», a affirmé le Dr Yousfi. Et de rappeler: «Abdelaziz Belkhadem nous a promis de saisir le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et de faire en sorte de réunir rapidement les éléments nécessaires pour une sortie de crise.» Et depuis, la situation ne cesse de se corser, d'autant plus que les pourparlers entamés jusque-là entre les deux parties n'ont pas abouti. Pour le Dr Yousfi, la position du gouvernement est une démarche délibérée pour mettre sur cale le secteur de la santé publique. Les deux syndicats revendiquent l'élaboration d'un statut particulier pour la corporation, la promulgation du régime indemnitaire avec effet rétroactif (augmentation des salaires) ainsi que l'amélioration des conditions de travail. Dans le même contexte, les médecins ont tenu également un sit-in devant la chefferie du gouvernement sans aucun effet, puisque les contestations continuent au fil des jours.