Pour rendre hommage à l'un des fondateurs de la peinture algérienne contemporaine, Mohamed Khadda, plusieurs activités artistiques ont été programmées à l'occasion du 80e anniversaire de sa naissance. Lors d'une rencontre, tenue hier à l'Ecole supérieure des beaux-arts (Alger), sa veuve, Nadjet Khadda, est revenue sur le parcours, les influences et l'oeuvre de ce grand artiste. Une exposition a été également inaugurée, «L'Itinéraire de Khadda vers la modernité». Un aperçu de l'immense talent de l'artiste-peintre et graveur, Mohamed Khadda, est donné à travers cette exposition. Comprenant 27 oeuvres, la collection familiale présentée, et qui s'étale sur différentes périodes artistiques du plasticien, permettra, selon les organisateurs, de «rendre hommage à Mohamed Khadda tout en faisant mieux connaître aux étudiants de l'Esba son riche parcours artistique». L'exposition comprend des peintures à l'huile, des aquarelles et des gravures réalisées selon une technique et un style propres à l'artiste autour de différents thèmes, à savoir la nature, l'écriture et le paysage. «Il a un imaginaire personnel marqué par le paysage, même s'il ne peint pas des paysages. Il avait l'obsession de l'olivier qui est, pour lui, un élément emblématique du paysage méditerranéen, maghrébin et surtout algérien», a indiqué, dans son intervention, son épouse, l'universitaire Nadjet Khadda. «Il estimait qu'il ne servait à rien de reproduire la nature, mais qu'il fallait rendre le sentiment qu'elle nous suggère», a expliqué l'intervenante qui a commenté quelques oeuvres dont les aquarelles Reflets, Buisson flamboyant et Solstice d'hiver, mettant en exergue la beauté et la grandeur de la nature et ce dans un style propre à l'artiste et constitué d'éléments non figuratifs rehaussés de signes créés. «Dès 1953, Khadda est passé de la figuration à la non-figuration, l'artiste préférant ce mot à abstraction qu'il trouvait trop formaliste», a confié Nadjet Khadda, à propos du style du défunt plasticien dont les gravures sont de très haute facture comme celles présentées et portant les titres Maghreb bleu, Martyre, Chardons, Fouille et Quai aux fleurs, une sorte de dialogue à l'oeuvre Le quai aux fleurs ne répond plus, de Malek Haddad. «Les villes et les banlieues l'ont aussi beaucoup inspirées», a relevé l'universitaire à propos de cet artiste qui «considérait qu'aussi bien la calligraphie que le signe tifinar habitaient d'une façon séculaire l'imaginaire maghrébin».