La quantité de sardine autorisée à la pêche en Algérie est de l'ordre de 22.000 tonnes par an. La flambée jamais égalée du prix de la sardine (la viande du pauvre), dépassant tout entendement, a privé la majorité des citoyens de cet ersatz de viande qui reste hors de portée des bourses de la majorité écrasante des ménages. La régulation dans la chaîne de distribution du poisson, notamment «la sardine marquée par le diktat des intermédiaires, relève directement du département du commerce», a déclaré hier l'invité de l'émission Tahaoulat de la Radio nationale, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Smaïl Mimoune. Toutefois, la flambée sans précédent du prix de la sardine est liée aussi, «à l'insuffisance de la production qui, elle, dépend de la biomasse limitée, estimée à 600.000 tonnes. Un tiers seulement de cette quantité de stock reproducteur est autorisée à la pêche légale, soit 220.000 tonnes par an», a justifié le ministre. La répartition sur les 35 millions d'Algériens «donne lieu à un taux de 6,2 kg par habitant/an», relève-t-il. La pauvreté de la Méditerranée en aliments nutritifs, «un milieu oligotrophe» selon M.Djaâboub, la faiblesse de la continuité territoriale du continent en mer sont autant de paramètres engendrant l'insuffisance de la production. Laquelle «n'est jamais proportionnelle à l'étendue de la bande côtière», a souligné le ministre. En outre, «il existe d'autres causes d'ordre naturel générant la diminution cyclique du stock», a-t-il ajouté. «Une étude datant de la période 2003-2004, a évalué le stock de la sardine à 190.000 tonnes et celui des huîtres et poisson blanc à 30.000 tonnes seulement», fera savoir Smaïl Mimoune, soulignant la faiblesse de la quantité de la sardine existant dans les eaux territoriales algériennes. A propos de la multiplication des intermédiaires et la commercialisation au noir de la sardine, le ministre a indiqué que son département prendra en charge ce problème en coordination avec le département du commerce à travers les brigades de contrôle et répression de la fraude. Dans le même ordre d'idées, l'invité de la radio a énuméré les nombreux problèmes auxquels fait face son département créé en 1999. Dans ce contexte, le ministre cite le manque de professionnalisme, la vétusté de la flotte de pêche, le trafic du corail et la pêche illégale qui rendent difficile la régulation de l'effort de pêche. L'invité de la radio a évoqué «l'acquisition prochaine d'un bateau scientifique auprès de l'Espagne permettant à l'Algérie de déterminer et évaluer ses capacités de production», une prestation assurée auparavant par les Espagnols. Par ailleurs, le ministre a abordé la question de la restriction progressive de la pêche de thon rouge conformément aux conventions internationales relatives à l'interdiction d'exportation et protection du thon rouge. Ainsi, «l'interdiction de la pêche de thon rouge aux étrangers qui était de 90% en 2009 est devenue totale, en 2010», selon le ministre.