Une autre direction signifie une autre équipe, une autre organisation et surtout une nouvelle édition. C'est officiel. Mustapha Orif sera le prochain patron du Festival du film arabe d'Oran. Son nom a été inscrit sur le site Internet du ministère de la Culture. L'intéressé a confirmé en personne l'information à la presse. Pour certains observateurs, cette décision risque d'hypothéquer les chances de cet unique rendez-vous cinématographique en Algérie, surtout que le Festival du film arabe s'est définitivement installé à Oran depuis l'année dernière. En écartant ainsi définitivement l'ancien DG de l'Entv, Hamraoui Habib Chawki, de ce festival, cette décision donnera une bonne occasion aux Egyptiens, (écartés d'office de cette manifestation) de se réjouir de cette fin non annoncée du festival. Une autre direction signifie une autre équipe, une autre organisation et surtout une nouvelle édition. Mustapha Orif, qui dirige actuellement l'ARC (l'Agence pour le rayonnement culturel) est novice dans le circuit des festivals internationaux. C'est un fonctionnaire qui communique rarement dans la presse et la télévision (sa photo n'existe pas sur le moteur de recherche Google). Il est surtout efficace dans l'ombre et il a fait ses classes avec des partenaires européens même s'il n'a pas l'étoffe de HHC. Son seul événement arabe organisé fut l'événement de la projection du film «Immeuble Yacoubian», avec comme invité de marque l'écrivain Alaa El Aaswani. Amateur d'art pictural et moderne, M.Orif possède une grande galerie d'art à Alger. Mais son nom a été souvent associé à des affaires de gestion d'événements culturels: L'Année de l'Algérie en France en 2003 et Alger, capitale de la culture arabe en 2007. Pour l'anecdote, ces postes ont été refusés par Ahmed Bedjaoui. Ainsi donc, le directeur de l'ARC devra démarrer un festival à zéro, sans les Egyptiens et surtout avec un handicap de taille, il n'est pas connu dans le milieu du cinéma arabe. Pour meubler son festival, il devra compter sur deux distributeurs de film algérien installés à Paris, l'un possède un carnet d'adresses étoffé des principaux réalisateurs arabes installés aux Etats-Unis et l'autre est l'ami des distributeurs égyptiens et libanais. Ce sont eux qui vont être «chargés» de meubler, autant que faire se peut, le Festival international d'Oran 2010 avec des productions libanaises, marocaines et tunisiennes. Des cinéastes arabes pour la plupart installés en France. Mustapha Orif doit compter également sur certains anciens journalistes de la presse arabophone, recrutés par l'ARC et qui connaissent des cinéastes et intellectuels palestiniens et irakiens. Une question se pose: la Télévision nationale sera-t-elle exclue de ce festival? La direction de l'Entv a été le vaisseau mère lors des trois éditions du Festival du film arabe d'Oran. Désormais, c'est le ministère de la Culture à travers Mustapha Orif, qui pilotera le festival. Certains avancent avec certititude que c'est la mort annoncée de cette manifestation qu'une équipe drivée par HHC a mis trois ans pour installer sur la scène cinématographique arabe. Il faut attendre pour voir.