Alho, alias Hocine Boukella, revient avec un nouvel album plus intimiste mais toujours Inderground. Le porteur stylé du gourbi rock était, jeudi après-midi, l'hôte de l'espace Noun, à l'occasion de la sortie de son nouvel opus joliment appelé «ParisAlger Bouzeguene», en référence à ses racines mais aussi à son riche parcours musical qui le fera basculer d'Alger à Paris en passant par les scènes du monde entier, jusqu'à retourner à ses parents auxquels il rend un vibrant hommage à travers cet album joyeux qui flaire le bon son kabyle et autre. Une découverte à ne pas rater, sorti aux éditions Belda Diffusion. L'artiste nous fera découvrir quelques morceaux de son bel album en exclusivité, jeudi, devant un public conquis. L'Expression: Vous venez de sortir un nouvel album intitulé ParisAlger Bouzeguene. Pourquoi ce titre? Hocine Boukella: Je suis originaire de Bouzeguene. Je passais pratiquement mes vacances là-bas. C'est une région où j'ai beaucoup reçu, ne serait-ce dans le domaine de la musique. Il y a beaucoup de chansons que j'ai découvertes là-bas et que j'ai reprises. C'est une ville qui m'a beaucoup donné. Cela fait longtemps que je voulais faire un album pour rendre tout l'amour que j'ai pu recevoir de ma ville et rendre hommage à cette région, à mes parents, à ma famille et à mes amis d'enfance. C'est un peu un retour au bercail. Quelle est la particularité de cet album? C'est un album un peu différent des autres albums de Cheikh Sidi Bémol. D'habitude, la majorité des titres est en arabe et un ou deux titres en kabyle. Cette fois-ci, la majorité est en kabyle. Il y a un titre en zenati, et deux autres en arabe. C'est inversé donc. Je pense que c'est un album plus joyeux que d'habitude, plus léger et plus festif. J'espère qu'il va plaire aux gens. Qu 'ils vont danser chouiya. Récemment, vous avez donné un concert où vous avez fait un tabac lors du Festival du film amazigh à Tizi Ouzou. Que retenez-vous de cette soirée? Oui, j'ai partagé la scène avec Ali Amrane et Zaine au Festival du film amazigh. J'ai redécouvert Ali Amrane qui est un grand monsieur. Je l'ai déjà vu tout seul jouer à la guitare en France, et là ça m'a fait vraiment plaisir de le rencontrer et d'écouter ses nouveaux titres. Il a un album qui sort ces-jours-ci, et puis j'ai découvert Zaine avec son orchestre baroque accompagné de musiciens de l'Inde ou du Bangladesh. Franchement, ça m'a beaucoup plu. Un mot sur votre présence au Festival du film amazigh en tant que membre du jury... Oui, c'était une première dans ma carrière. Au début, je n'ai pas accepté. M.Assad a tellement insisté que je suis venu. C'était une bonne expérience. Je ne savais pas qu'il y avait autant de films en kabyle. Et puis au sein du jury, il y a eu plein de débats, de bagarres, c'était la première fois que je vivais ce genre d'expériences. C'était très enrichissant. J'ai rencontré aussi M.Moussa Haddad qui avait réalisé le film Les vacances de l'inspecteur Tahar, c'est un bonhomme formidable. J'étais content d'être venu. Revenons à cet album, peut-on connaître les thèmes abordés.. Il y a un titre en hommage à mon père, à mes parents, une chanson sur la beauté des filles de la région de Bouzeguene, une autre chanson sur Timimoun, une ville que j'aime beaucoup. J'ai voulu aussi m'inspirer du rythme musical de Ahl lil en y inscrivant un texte dans le dialecte zenati. C'est un morceau rock mais teinté des rythmes Ahl lil. Il y a un instrumental aussi à la manière des «edebalene» qui s'intitule «Le bouzeguene», avec un arrangement spécial à l'aide des cordes. Il y a aussi un duo avec Karim Branis qui m'a fait l'honneur de venir chanter avec moi un morceau qui s'intitule Boudjerloulou. Et puis, on en a tant d'autres aussi... Des concerts en perspective pour la promotion de cet album? On va commencer à jouer cet album à partir du mois de mai. Il y a une tournée en préparation. On va passer à Oran, Tlemcen, Constantine, Béjaïa, et Alger.