Il faut toutefois faire remarquer que le contrat à New York s'est échangé à plus de 80 dollars durant les 25 dernières séances. Tous les regards seront braqués, cette semaine, vers Cancun au sud-est du Mexique dans l'Etat de Quintana Roo. Une conférence internationale sera consacrée aux perspectives de l'offre et de la demande mondiales de pétrole ainsi qu'à la volatilité des cours de l'or noir. Une rencontre qui sera organisée par le Forum international de l'énergie (IEF). 64 délégations ministérielles, des représentants de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), des principales compagnies pétrolières et de l'Agence internationale de l'énergie, qui a pour vocation de défendre les intérêts des pays des 28 membres que compte l'Ocde y sont conviés. Pour le moment, il n'y a pas de quoi s'affoler. Les prix du pétrole qui ont été, aussi, plombés par la crise financière grecque et le raffermissement de la devise américaine, ont toutefois tenu bon. L'euro qui est retombé mercredi à un niveau qu'il n'avait pas connu depuis 10 mois, moins de 1,34 dollar, ne les a pas essentiellement affectés. Les cours du brut se sont, malgré tout, solidement maintenus dans une fourchette comprise entre 79 et 82 dollars. Du coup, tout semblait vouloir aller pour le mieux pour le marché pétrolier en ce début de séance de vendredi. La monnaie unique européenne, qui donnait l'impression de reprendre des couleurs par rapport au dollar, a contribué à soutenir un moment les prix. L'optimisme allait cependant être de courte durée. La publication des chiffres, vendredi à Washington, qui ont fait apparaître un recul de la croissance de la première économie de la planète au quatrième trimestre 2009 à un rythme annuel estimé à 5,6%, a agi sur les cours de l'or noir. Ils se sont instantanément retrouvés sous la barre symbolique des 80 dollars. Vers 11 heures GMT, le baril de «brut léger texan» pour livraison en mai, s'échangeait à 79,78 dollars sur le Nymex, le New York Mercantile Exchange. «Les prix restent forts et stables. Le contrat new yorkais (première échéance) s'est échangé au-dessus de 80 dollars au cours des 25 dernières séances, ses incursions sous les 80 dollars ayant été dues davantage à la montée des craintes sur la dette européenne qu'à une détérioration de l'équilibre offre-demande sur le marché pétrolier», a estimé l'analyste de Barclays Capital, Amrita Sen. Voilà qui devrait rassurer les pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui se sont montrés très satisfaits des prix actuels du pétrole, qui évoluent depuis plusieurs semaines autour des 80 dollars. «Le marché est à l'équilibre, les prix sont excellents, les stocks baissent, quel besoin aurions-nous de changer quoi que ce soit? Nous sommes extrêmement satisfaits de l'état du marché pétrolier», a déclaré le ministre du Pétrole saoudien, Ali al Nouaïmi, à l'occasion du Sommet de l'Opep qui s'est tenu le 17 mars dernier à Vienne en Autriche. La bonne tenue du marché et la résistance du baril aux assauts conjugués du raffermissement du billet vert et des chiffres hebdomadaires du rapport du DoE se sont confirmées mercredi. Les réserves américaines ont, en effet, bondi de manière spectaculaire. Une hausse massive de 7,3 millions de barils, cinq fois supérieure à celle pronostiquée par les analystes. Les stocks d'essence ont accusé une baisse de 2,7 millions de barils alors que les produits distillés (gazole et fioul de chauffage) ont reculé pour leur part de 2,4 millions de barils. Le dollar quant à lui, s'est hissé à son plus haut niveau depuis plus de 10 mois. Il s'est échangé à 1,33 dollar pour un euro. Les cours de l'or noir ont bien résisté, ne cédant au passage qu'un dollar. La monnaie unique européenne étant prise dans l'étau de la crise grecque à laquelle il fallait trouver une issue. Vendredi, les pays de la zone euro se sont mis d'accord sur un plan de sauvetage auquel sera associé le FMI. Il faudra cependant attendre le début de la semaine pour connaître la réaction des marchés financiers et leurs éventuelles conséquences sur les cours du pétrole. «Dans l'ensemble, les statistiques de cette semaine ne changent pas le tableau général. La demande reste faible, les stocks élevés et les raffineurs devront maintenir des niveaux d'activités réduits quand ils sortiront de leur période de maintenance dans les semaines à venir», a fait observer Christophe Barret, analyste chez Crédit Agricole CIB. Un tableau qui présage d'un statu quo des prix du brut pour les jours à venir.