«Nous ne pouvons pas tenir des négociations indirectes tant qu'Israël n'arrête pas totalement ses activités de colonisation à Jérusalem et ne mette pas fin à sa politique du fait accompli», affirme le président palestinien. Le président palestinien Mahmoud Abbas a exclu samedi des négociations avec Israël sans un arrêt de la colonisation, au premier jour du Sommet arabe en Libye placé sous le signe de la défense de Jérusalem-Est occupée. Quatorze chefs d'Etat sur les 22 membres de la Ligue arabe participent au sommet ordinaire annuel, le premier à se tenir chez le Libyen Mouamar El Gueddafi, et duquel sont absents deux poids lourds de la région, le Saoudien Abdallah et l'Egyptien Hosni Moubarak. Réunis dans la ville méditerranéenne de Syrte, à 500 km à l'est de Tripoli, les dirigeants arabes ont eu en soirée une rencontre à huis clos axée sur une proposition du chef de la Ligue arabe Amr Moussa d'engager un dialogue avec l'Iran, en crise avec l'Occident sur le dossier nucléaire. «Nous ne pouvons pas tenir des négociations indirectes tant qu'Israël n'arrête pas totalement ses activités de colonisation à Jérusalem et ne mette pas fin à sa politique du fait accompli», a dit M.Abbas dans son intervention devant ses pairs arabes et les invités du sommet. «L'Etat de Palestine n'aura aucun sens si Jérusalem n'est pas sa capitale», a-t-il souligné, appelant les pays arabes à «sauver Jérusalem». Alors que les pays arabes ont écarté tout soutien à la reprise des négociations sans un gel de la colonisation, le patron de l'ONU Ban Ki-moon, invité au sommet, les a appelés à soutenir ces pourparlers, tout en condamnant la colonisation. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, également convié, a estimé que considérer Jérusalem comme la capitale indivisible de l'Etat hébreu, comme le fait Israël, est une «folie». «Si Jérusalem brûle, ceci signifie que la Palestine brûle. Et si la Palestine brûle, ceci veut dire que le Proche-Orient brûle», a-t-il averti. Jérusalem-Est, occupée par Israël en 1967, est au centre du conflit israélo-palestinien. Les Palestiniens veulent en faire la capitale de leur futur Etat, alors qu'Israël considère l'ensemble de Jérusalem comme sa capitale «éternelle et indivisible». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu refuse de modifier sa politique sur Jérusalem-Est occupée. Le 9 mars, Israël a approuvé la construction de 1600 logements dans un quartier de colonisation à Jérusalem-Est, provoquant une crise avec Washington qui s'employait à lancer des pourparlers indirects israélo-palestiniens, le processus de paix étant bloqué depuis plus d'un an. Ouvrant le sommet, Mouamar El Gueddafi a appelé les Arabes à agir. «Les masses arabes et le peuple en ont assez des mots. Ils attendent de l'action.»