Après une accalmie, les prix des produits agricoles flambent de nouveau au point que les ménagères rentrent bredouilles du marché. Vivre à Béjaïa c'est se résigner à faire face à toutes les situations. Vivre à Béjaïa, c'est acheter l'oignon, la courgette et la tomate au prix de 120 DA. C'est comme ça et ce n'est pas autrement, semblent dire les commerçants un peu partout à travers les quatre coins de la wilaya. La direction du commerce, en collaboration avec Radio Soummam, a pris l'initiative de publier, deux fois par semaine, les prix moyens pratiqués sur les marchés et ce pour tous les produits de large consommation. Si d'autres produits connaissent un répit, ce n'est pas le cas des produits agricoles. En effet, le marché des fruits et légumes s'emballe de nouveau dans la wilaya de Béjaïa et prend de court tout le monde. Après une période de stabilité dans les prix, voilà que les produits agricoles les plus demandés par les ménagères, flambent au point que les bourses moyennes et faibles sont mises à rude épreuve. Ce n'est pourtant pas dû à une rupture de stock, encore moins faute d'un climat qui s'est fait généreux en pluie pour connaître par la suite une douce chaleur, salué à juste titre par les fellahs. De quoi s'agit-il alors? Dans tous les marchés de la wilaya le ton est donné. Une surprise pour le consommateur? Oh! que non! c'est devenu même un rituel. Du jour au lendemain, le prix de la tomate augmente de 50% et parfois 60%. Alors qu'elle était cotée à 50 DA au début de la semaine dernière, celle-ci n'est pas encore achevée que Madame la tomate s'envole pour osciller allègrement entre 100 et 120DA. De surcroît, celle de mauvaise qualité est à 90DA au marché d'Ihaddaden. La laitue se vend entre 80 et 100DA. Même chose pour la courgette qui a fait un bond de plus de 60 DA par rapport à la période hivernale. En janvier et février derniers, le prix de ce produit très prisé coûtait entre 35 et 40 DA. Depuis la fin de la semaine dernière son prix oscille entre 80 et 100 DA pour le produit de bonne qualité. L'oignon fait jaser aussi les marmites du consommateur. Autrefois, à la portée de tous, vendu à 25 DA, il est cédé aujourd'hui entre 90 et 100DA. Les ménagères se rabattent alors sur l'oignon de saison qui coûte beaucoup moins cher à savoir entre 40 et 50 DA le kilo ou par bouquet. S'agissant des autres produits alimentaires de large consommation, ils restent aussi chers. Des ménagères repartent bredouilles après plusieurs tournées entre les étals du marché. D'autres se contentent d'acheter de petites quantités de produits en attendant des jours meilleurs. Les services concernés, les associations de consommateurs et les syndicats des commerçants (Ugcaa, entre autres), restent muets devant cette situation fort pénalisante pour tout le monde. A qui profite, en fait, cette flambée des prix quand les produits sont pourtant disponibles? La question reste posée car les spéculateurs supposés être dernière cette majoration excessive des prix ne sont pas encore identifiés alors qu'ils sévissent toujours et dans une impunité totale.