Les peines ont été revues à la baisse. L'affaire du thon rouge connaît son épilogue. Une peine de trois ans de prison ferme a été prononcée, hier, par le tribunal correctionnel de Annaba à l'encontre du secrétaire général du ministère de la Pêche. Les huit autres personnes mises en cause dans le scandale de la pêche et du transbordement illicite de 210 tonnes de thon rouge dans les eaux territoriales algériennes, ont écopé de la même peine. Jugée le 24 mars dernier pour être mise en délibéré, cette affaire implique, notamment deux cadres centraux du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, en l'occurrence Fateh Boumadous, SG du ministère et Kamel Allem, directeur de la pêche maritime et océanique (Dpmc) qui ont été condamnés pour «trafic d'influence», «faux et usage de faux» et «corruption». Deux armateurs algériens ont été également condamnés, le premier pour «complicité et contrebande» et le second pour «pêche sans autorisation», tandis que cinq armateurs turcs ont été condamnés pour «pêche illicite, faux et usage de faux» et «contrebande». Par ailleurs, une amende égale à dix fois la valeur (72.869.000 DA) de chacun des quatre bateaux de pêche (un algérien et trois turcs), a été infligée aux armateurs mis en cause, en plus de la saisie de ces embarcations par la justice, ajoute une source judiciaire. Une autre amende de 8 milliards de DA, représentant le préjudice causé au patrimoine public, a été décidée à l'encontre des neuf inculpés dans cette affaire qui avait été mise au jour en juin dernier, rappelle-t-on, lorsque les gardecôtes avaient arraisonné, à 3 miles au large de Annaba, un bateau de pêche turc avec deux remorqueurs équipés pour la pêche au thon. L'enquête aussitôt diligentée par les services concernés avait révélé que les mis en cause pratiquaient la pêche au thon rouge sans autorisation, forts de la complicité d'un armateur algérien. Les peines des neuf accusés ont étés revues à la baisse. Rappelons que le procureur de la République près le tribunal, a, en effet, requis une peine d'emprisonnement ferme de 8 ans à l'encontre secrétaire général du ministère de la pêche, Boudamous Fethi, de 6 ans contre Allam Mohamed, directeur central de la pêche, et de 5 ans pour les deux armateurs algériens. La même peine a été requise à l'encontre des 6 Turcs en plus d'une amende évaluée à 10 fois la valeur des 210 tonnes de thon et la saisie des navires utilisés dans l'opération de pêche illicite, ainsi que tout le matériel se trouvant à leur bord. Ce verdict vient clore un chapitre dans l'épineux dossier de la corruption en Algérie, mais le dossier reste ouvert. Cette affaire est classée parmi les cinq plus grandes qui ont marqué l'année 2009 en Algérie; l'opinion publique suit de très près les scandales qui ont éclaboussé la sphère économique, avec un intérêt particulier pour l'affaire de Sonatrach.