Le P-DG du port sous contrôle judiciaire, le P-DG de la BNA emprisonné et des cadres de l'APC entendus par le juge d'instruction pour une affaire de corruption. La capitale de l'Ouest, Oran, se place en candidate incontestée pour remporter la palme d'or des villes ayant vécu le plus de scandales en Algérie. Corruption, abus de biens sociaux, malversations. Tout y passe. Mais la série des scandales ne s'arrête pas là. Même la réussite du GNL 16 n'est plus assurée. A quelques semaines de sa tenue, des information de plus en plus persistantes font état d'un dépassement abyssal du budget alloué à la construction du Centre des conventions devant abriter l'évènement. Initialement, le projet devait coûter 250 millions d'euros. Mais il a toutes les chances d'engloutir au moins le double de ce montant. D'autres infrastructures sont touchées par une gestion approximative. Ainsi, le directeur général du port d'Oran se retrouve depuis quelques jours poursuivi par la justice. L'équipe dirigeante de l'APC de la ville ne s'en sort pas mieux. Elle est rattrapée par une affaire d'abus de biens sociaux qui trouve sa genèse dans le renouvellement du contrat d'assurance du parc roulant. Une centaine d'engins lourds et de véhicules légers ont été assurés sans passer par un avis d'appel d'offres. Le chef d'accusation de passation de marché suivant le mode du gré à gré a été retenu contre une dizaine de cadres. Ils ont été placés, lundi, sous mandat de dépôt. Les vingt autres personnes ont été entendues en qualité de témoins. De nombreux autres cadres opérant pour la même APC seront bientôt traînés devant les tribunaux. Port, APC, mais aussi banques sont au coeur des scandales qui secouent la ville. A ce rythme, cette dernière est pressentie à un jumelage avec une ville italienne où sévit la mafia. Oran raterait ainsi l'occasion de bénéficier de points de similitude avec Barcelone, comme certains l'avaient prévu un peu précipitamment. D'ailleurs, la malédiction de la corruption poursuit les responsables de l'APC d'Oran. Quatre de ses cadres ont été entendus hier après-midi, par le magistrat instructeur près le tribunal de première instance d'Oran. Parmi ces personnes, se trouvent l'ex-secrétaire général, le directeur de la division urbanisme et planification, un fonctionnaire de la division des travaux neufs et de maintenance et un délégué. Même un gérant d'une entreprise de travaux a été entendu. Malversations, passation d'un contrat en violation du Code des marchés (gré à gré) et surfacturation sont autant de chefs d'accusation qui ont été retenus par les enquêteurs sur leur rapport préliminaire de l'enquête en attendant le reste des révélations. En somme, rien de nouveau en comparaison à ce qui est déjà révélé dans le reste des affaires mises au jour récemment. Cette dernière affaire repose essentiellement sur des faits constatés lors de la réalisation d'un projet d'aménagement d'un espace vert près de l'hôtel Sheraton situé aux alentours de Gambetta. Le même Sheraton qui a abrité pendant des semaines des séances de formation au profit d'une entreprise pétrolière. Selon le rapport des enquêteurs, le projet a été surfacturé à 593 millions de centimes. Ils ont relevé que la facture réelle ne dépasse pas quelques dizaines de millions de centimes. Il est aussi constaté que le mode de passation du contrat est en contradiction avec le Code des marchés. Au train où vont les choses, l'APC d'Oran va se retrouver vidée de ses cadres. Le même sort menace les autres institutions. Partout, plane l'odeur de scandales financiers et d'affaires de corruption. C'est le sujet préféré de discussion dans les cafés et sur la place du marché. Il faut dire que l'actualité est constamment alimentée par ce genre d'informations. Avant que l'affaire d'hier ne soit portée devant le parquet, une autre, non moins grave, a été étudiée pendant toute la journée de lundi dernier par le juge d'instruction près le tribunal de la cité Djamel. 20 cadres et 10 élus ont été auditionnés. C'est l'affaire des assurances du parc roulant communal qui n'a pas encore révélé tous ses secrets. Ce n'est pas une première. En effet, l'ex-secrétaire général de l'APC d'Oran et plusieurs autres cadres et élus de plusieurs partis politiques ont été cités dans l'affaire d'acquisition douteuse des camions au profit de la division d'hygiène. Suite à cette affaire, la municipalité d'Oran a été sérieusement ébranlée. Car d'aucuns ne s'attendaient à une telle supercherie, qui n'est en fait, qu'un prélude vers l'éclatement de plusieurs affaires de détournement et de dilapidation des deniers publics. Ces mêmes affaires comportent de nombreuses autres irrégularités. La falsification de factures d'achat de véhicules engendre plusieurs millions de dinars de perte. Des intermédiaires sont impliqués dans l'affaire avec 1a complicité de plusieurs responsables de l'APC. Des camions d'un tonnage de 2,8 tonnes ont été acquis pour le prix de ceux de 3,5 tonnes. Le contribuable paiera. Mais jusqu'à quand?