Dans le cadre de leurs enquêtes sur le terrorisme, les Américains veulent les renseignements détenus par l'Algérie. La police et la justice algériennes n'auront plus de secret lorsqu'il s'agit de coopérer avec les Américains sur des cas de terrorisme et même d'autres activités criminelles. C'est le sens qu'il faut donner au traité mutuel d'assistance juridique entre les deux pays. C'est le ministre américain de la Justice, Eric Holder, qui s'est déplacé hier à Alger pour signer le traité avec Tayeb Belaïz, son homologue algérien. Les deux ministres ont examiné les moyens de renforcer et d'élargir la coopération juridique et judiciaire ainsi que la consolidation des relations bilatérales. Holder s'est également entretenu avec le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni avant d'être reçu par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Le ministre américain a été clair sur ses motivations. Selon un communiqué de presse, la prolifération de la criminalité transfrontalière rend indispensable le développement d'outils pour la coopération internationale et traduire en justice les criminels, y compris les terroristes. Il ajoute que l'accord confirme l'objectif commun dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé et d'autres graves violations des lois des deux pays. Sur le contenu du traité, il a dit qu'il permettra l'échange des éléments de preuve dont les officiels aux Etats-Unis et en Algérie ont besoin pour enquêter et poursuivre les activités criminelles. Il couvre tous les crimes et un large éventail d'assistance y compris les déclarations des témoins, les preuves matérielles et les documents bancaires et d'affaires. Il ne se trompe pas lorsqu'il qualifie l'accord d'«événement véritablement historique». Après avoir été reçu par Zerhouni, le ministre américain a dit que les deux pays sont confrontés au terrorisme, au trafic de drogue et à la cybercriminalité. Le ministre Belaïz a affirmé lors de la cérémonie de signature du traité que 83 documents similaires ont été signés avec 15 autres pays. Le ministre espère que cet accord puisse être un prélude à une coopération plus avancée. Ce sera le cas pour la formation et l'échange d'expériences entre les juges. L'objectif visé par le ministre est de parvenir à une justice qui respecte pleinement les droits de l'homme et les valeurs humaines communes. Le ministre n'est pas opposé à pousser la coopération entre les deux pays plus loin encore. «La main de l'Algérie reste tendue pour toute forme de coopération au service des deux peuples», dit Belaïz. Son homologue américain rappelle que le traité complètera l'actuelle coopération croissante entre les organismes d'enquête. Cette coopération est rendue plus nécessaire depuis la tentative d'attentat contre un avion se dirigeant vers les Etats-Unis. Cela a conduit les Américains à imposer une étroit contrôle aux ressortissants algériens empruntant le transport aérien vers les Etats-Unis. Ce qui est appelé la liste noire, a été ensuite étendue à tous les pays du monde.