Le même type de structure a été monté à Paris avec les services secrets français, en Jordanie et en Egypte. Tout comme l'action terroriste, la lutte contre ce fléau n'a pas de frontières. Le quotidien américain, The Washington Post, vient de révéler dans ses colonnes l´existence d´une structure secrète à Alger depuis trois ans entre la CIA et les services de sécurité algériens. Ce centre secret, dénommé «Alliance Base», a été créé en 2002 pour «analyser les mouvements transnationaux des terroristes suspects et lancer des opérations pour les capturer ou les espionner», précise The Washington Post. La coopération, selon la même source, porte à la fois sur le renseignement classique traditionnel (sur les personnes suspectes, leurs activités, leurs déplacements ...) et sur le renseignement opérationnel, «celui qui débouche directement sur le démantèlement de réseaux et des interpellations». Selon le quotidien américain, le même type de structure, «Alliance Base», a été monté à Paris avec les services secrets français, en Jordanie et en Egypte. Cette structure dispose d´agents de Grande-Bretagne, d´Allemagne ou du Canada. Forts d'une expérience de dix années de lutte contre le terrorisme, les services de sécurité algériens ont été cités à plusieurs reprises comme exemple par leurs homologues américains. Une reconnaissance réaffirmée dans le dernier message du président américain G. W. Bush à son homologue algérien. «L´Algérie est un partenaire de grande valeur dans la lutte contre le terrorisme», a en effet déclaré le président américain dans un message transmis dimanche dernier à son homologue algérien, Abdelaziz Bouteflika, à l´occasion du 43e anniversaire de l´indépendance de l´Algérie. «L´Amérique continue de compter sur l´Algérie en sa qualité de partenaire de grande valeur dans la lutte contre le terrorisme et dans notre objectif commun de promouvoir la démocratie et la prospérité dans votre région ainsi que de par le monde», a encore écrit le président américain dans ce message cité par l´agence officielle APS. Tissée dans le secret le plus total, la coopération entre les services secrets américains et leurs homologues algériens, a pris un véritable essor depuis les attentats du 11 septembre 2001 à New York. Plusieurs visites secrètes ont été effectuées à Alger, depuis 2002, par des délégations représentant les services américains de renseignement dont le FBI, la CIA. La succession de missions, aussi bien d'officiers supérieurs du DRS aux Etats-Unis, que d'agents américains de haut rang en Algérie, a entériné une coopération sécuritaire entre les deux pays. Dans un rapport publié par la Maison-Blanche en 2004, les stratèges de la lutte antiterroriste ont insisté sur la coopération entre les services de renseignement et ceux des pays directement impliqués dans cette lutte, susceptibles d'abriter des réseaux actifs ou dormants. C'est dans ce cadre d'ailleurs que M.Tounsi, DG de la Sûreté nationale, s'était rendu en visite de travail du 7 au 14 août 2004 à Washington, où il a rencontré des responsables du secrétariat d'Etat américain à la Justice et du FBI. L'ambassadeur américain à Alger, a affirmé en mars de la même année que «la contribution de l'Algérie dans la lutte contre le terrorisme a été remarquable». Le secrétaire d'Etat adjoint américain chargé de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, William Burns, a, de son côté, expliqué la démarche américaine révélant que «son pays avait accru son assistance à l'Algérie dans sa lutte contre les groupes islamistes armés», précisant que cette assistance consiste à former des officiers et à fournir des équipements militaires. Le budget de cette assistance était de l'ordre de 700.000 dollars uniquement pour l'année 2003. Parallèlement à cette coopération de fait, les services de sécurité américains viennent d'établir une liste composée de trente-cinq (35) nationalités qu'ils considèrent comme des pays «d'intérêt spécial» en raison soit de leur soutien au terrorisme, soit de l'existence d'organisations potentiellement terroristes comme c'est le cas de l'Algérie que les services du FBI ont répertorié sur cette liste qui contient notamment: le Bahrein, le Bangladesh, Djibouti, l´Egypte, l´Erythrée l´Indonésie, l´Iran, l´Irak, la Jordanie, le Kazakhstan, le Koweit, le Liban, la Libye, la Malaisie, la Mauritanie, le Maroc, la Corée du Nord, Oman, le Pakistan, les Philippines, le Qatar, l´Arabie Saoudite, la Somalie, le Soudan, la Syrie, le Tadjikistan, la Thaïlande, la Tunisie, la Turquie, le Turkménistan, les Emirats arabes unis, l´Ouzbékistan et le Yémen. Après la dernière liste des organisations terroristes publiée récemment et qui a vu le Gspc algérien élevé au rang d'une organisation «extrêmement dangereuse dans le monde», cette nouvelle nomenclature prend comme alibi, en plus du terrorisme, la lutte contre l'immigration clandestine. Les immigrés clandestins appréhendés et appartenant à ces pays subissent des contrôles d'une extrême rigueur. Ces contrôles se font sur des bases de données soigneusement établies par le FBI et les agents fédéraux de la lutte antiterroriste. Il faut noter que dans cette guerre, une attention particulière est actuellement portée sur le Sud algérien et la bande du Sahel. Cette région est décrite par les services américains comme un nouvel Afghanistan. Une affirmation qui se confirme par les manifestations terroristes «remarquables» du Gspc.