Le train devant relier la commune d'Es Senia à Arzew ne siffle toujours pas. À force de vouloir trop faire on risque de ne rien faire. Cet adage est appliqué sans faute dans une wilaya aux projets budgétivores. Malgré la réhabilitation du téléphérique, pour 24 million d'euros, celui-ci ne lie plus le centre-ville au mont de Murdjadjo. Le téléphérique d'Oran est ce nouveau-né qui a perdu la vie quelques jours après sa naissance. Les télécabines d'Oran sont à l'arrêt depuis près d'une année. Cela dure encore malgré le coup d'envoi en grande pompe qui a été donné en 2007 par le président de la République. Ce n'est pas sa gestion qui pose problème puisque celle-ci a été confiée en fin d'année dernière à l'entreprise des transports d'Oran. Trois raisons principales ont été avancées pour expliquer le phénomène. La première est d'ordre technique. Le téléphérique d'Oran ne répond plus aux standards de sécurité de transport urbain. Ses équipements nécessitent une modernisation totale à commencer par la rénovation des câbles et des cabines. C'est ce qui a été évoqué en 2007 par Noureddine Yazid Zerhouni lors de la visite d'inspection et de travail du président de la République à Oran. Le ministre est allé droit au but en déplorant, en premier lieu, l'inadéquation des télécabines qui ne sont pas différentes de celles de transport des skieurs. En second lieu, en dépit de sa gestion qui est passée de l'APC à l'entreprise des transports d'Oran, le transport par câbles reste tributaire d'une licence d'exploitation devant être signée par la tutelle après une série d'examens devant être effectuée par une entreprise spécialisée dans la maintenance. En troisième lieu, le téléphérique est déficitaire de plus d'un milliard. Celui-ci nécessite un redressement financier immédiat et la révision à la hausse de la tarification. Il y a perte de 13 dinars sur chaque billet vendu apprend-on. Sur un autre plan, le projet de ligne Es Senia-Arzew continue à alimenter les débats de la scène locale. Pourquoi le train Arzew-Es Senia ne siffle-t-il toujours pas alors que l'inauguration a été effectuée en 2007 par le président de la République après le lancement du projet depuis plus de deux décennies? Là aussi, des explications ont été fournies. Deux problématiques ont été soulevées. La première, qui a trop retardé le projet, est l'opposition farouche affichée par les habitants se trouvant sur le tracé de la ligne ferroviaire. Plusieurs familles ont affiché un niet catégorique à la proposition de quitter les lieux de leurs résidences malgré les indemnisations qui leur ont été proposées par l'administration. A peine installé à la tète du département des transports, Amar Tou rend visite à Oran. Le secteur a été passé au peigne fin. Le ministre n'est pas allé par trente-six chemins pour recommander de balayer toutes les embûches entravant le projet quitte à utiliser la force publique pour opérer les expropriations. La deuxième problématique est d'ordre technique. Le contournement de la Sebkha d'Es Senia continue à poser un véritable casse-tête malgré les incessantes esquisses envisagées. A l'heure actuelle, le téléphérique d'Oran est à l'agonie tandis que le train devant relier la commune d'Es Senia à Arzew ne siffle toujours pas.