Les responsables des deux télévisions se sont donnés en spectacle devant leurs collègues à la Copeam. «Au lieu d'applaudir, vous, vous voulez fermer, moi je veux ouvrir». «En Tunisie, on a deux chaînes privées vous en avez aucune.....!», cette déclaration du producteur franco-tunisien et actionnaire de Nessma TV, Tarek Ben Ammar, à la Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen à Paris, a provoqué un tollé parmi les responsables algériens de l'audiovisuel et en dit long sur les rapports entre Nessma TV et l'Entv, surtout après l'épisode de la Coupe d'Afrique de handball, où la chaîne tunisienne avait refusé d'accorder les droits des images à la Télévision algérienne. Le producteur tunisien et actionnaire de la chaîne réagissait en fait, à une réaction des deux responsables de la Télévision algérienne sur les chiffres erronés de l'audience de Nessma TV en Algérie. «Notre chaîne est la première télévision regardée des Algériens», était fier de déclarer devant un parterre de professionnels et de journalistes venus assister à la conférence sur le projet de la chaîne méditerranéenne à la somptueuse bibliothèque François- Mitterrand à Paris. Ce qui n'a pas plu aux responsables de l'Entv qui n'ont pas tardé à réagir en disant que d'abord ce n'est pas une télévision maghrébine puisqu'elle est créée avec un capital privé italien de Silvio Berlusconi et que celle-ci n'a aucune assise en Algérie, face à Canal Algérie et A3, qui restent les chaînes les plus regardées en Algérie et dans le Maghreb. M.Ben Ammar, se sentant visiblement dans une position inconfortable, devant les directeurs des télévisions italiennes et françaises a justifié en affirmant que les chiffres de l'audience de Nessma TV en Algérie, ont été fournis par les services de la Présidence sans plus de détail. Tollé général dans la salle, tout le monde demande la parole, pour réagir et pour protester contre ces déclarations. Mustapha Bennabi, responsable à l'Entv, affirme qu'il n'existe pas en Algérie d'instrument de mesure des audiences et conteste les chiffres avancés par certains instituts français et tunisiens sur l'audience audiovisuelle en Algérie. Pour éviter la polémique, le modérateur de la séance, le journaliste syrien d'Euronews, Riad Muasses propose aux intervenants de poursuivre leurs discussions à l'extérieur de la salle de conférences. Tarek Ben Ammar organise sa réponse médiatique dans un point de presse devant quelques journalistes algériens. «Pourquoi l'Algérie, qui a ouvert le champ médiatique aux journaux, n'ouvrirait-elle pas le champ audiovisuel et n'accorderait-elle pas une autorisation pour Nessma TV?» L'actionnaire de la chaîne appelle alors un responsable de la chaîne Nessma TV, Fethi Aouidi, qui précise que la chaîne Nessma TV a déposé un dossier à Alger et que l'autorisation sera accordée dans les prochains jours, évoquant juste une question administrative. M.Ben Ammar a même annoncé qu'un plateau de télévision sera prochainement installé à Alger, avec les meilleurs spécialistes du football algérien, pour commenter la prestation de l'EN algérienne au Mondial en Afrique du Sud. S'agissant des chiffres d'audience de Nessma TV en Tunisie, en large baisse par rapport à l'Algérie, M.Ben Ammar souligne que ces chiffres sont faux et qu'il ont été payés par une chaîne de télévision concurrente, créée pour le compte d'un institut de sondage tunisien. Parlant enfin du cinéma, M.Tarek Ben Ammar, a annoncé que le film de Rachid Bouchareb, «Hors la loi», coproduit entre la France, l'Algérie et la Tunisie, sera prochainement sélectionné au Festival de Cannes.