Les rejets de six hôtels et cinquante villas risquent de gâcher la quiétude des estivants. En dépit des lois interdisant toute forme de pollution, le rejet des eaux usées dans la baie d'Oran continue de poser un sérieux problème. Le phénomène n'est pas près de s'estomper de sitôt. Les communes se préparant activement pour la saison estivale 2010, viennent d'annoncer la couleur en avertissant, d'ores et déjà, six hôtels exerçant aux abords de la mer. Ces derniers sont suspectés de déversement dans la mer, du contenu des fosses septiques après leur vidange. «Des mesures de répression à la hauteur de chaque événement seront à prendre en compte cette année en sanctionnant sévèrement tout polluant», apprend-on, auprès des responsables de la commune de Aïn El Turck. Par ailleurs, la pollution des eaux de mer n'est pas l'apanage exclusif des hôtels situés sur les pourtours de la grande Bleue. En effet, plusieurs ménages se mettent de la partie en polluant l'eau vierge de plusieurs plages de la corniche oranaise. Une cinquantaine de propriétaires de maisons, en particulier des villas, ont été sommés de mettre un terme à l'usage des fosses septiques qu'ils ont érigées sur le sable. Faute de quoi, des mesures allant jusqu'aux poursuites judiciaires seront prises, apprend-on des mêmes sources. Malgré son interdiction, l'usage des fosses septiques constitue encore un grand casse-tête. Le modus operandi est simple. Les fosses sont souvent vidangées la nuit tandis que leur contenu est évacué droit dans la baie bafouant ainsi tous les textes stipulant la préservation et la protection du cadre environnemental. Les responsables en charge de la propreté des plages sont sur le qui-vive permanent tandis que la lutte contre la pollution est, semble-t-il, inscrite en première priorité dans une wilaya aux plages qui ont tant souffert, pendant de longues années, des rejets en quantité des eaux usées. Dans un passé très récent, plusieurs plages ont été envahies par celles-ci, au vu et au su de tout le monde et pendant même les saisons estivales. Les constats éffectués sur la plage de Saint-Germain, située dans la commune de Aïn El Turck et celle de Bousfer Plage ont été alarmants. Il a fallu attendre l'année 2005 pour que plusieurs chantiers voient le jour, dont la station d'épuration de Aïn El Turck. Celle-ci est un modèle illustrant le traitement des rejets de plusieurs quantités de mètres cubes des eaux usées déversées dans la baie d'une commune connue pour sa vocation touristique par excellence. Grâce aux rapports alarmants et constats audiovisuels établis par la commission de wilaya du tourisme, plusieurs lacunes ont été débattues pendant plusieurs sessions par l'Apw d'Oran. Une nouvelle stratégie locale vient d'être entérinée. Les responsables des communes côtières viennent d'être pleinement associés à la lutte contre la pollution des plages par un accompagnement de cette politique en lui accordant des budgets faramineux et en équipant les communes côtières des outils permettant la propreté de la baie. Ajoutez à cela l'instauration d'un prix décerné à la plage la plus propre d'Oran. A la dernière session de l'APW, les communes côtières ont été sommées de se mettre au diapason des recommandations rigoureuses du département de Chérif Rahmani, qui mettent l'accent sur la nécessité de passer, chaque année, une saison estivale avec des plages propres. Ces mesures seront ponctuées par le renforcement des visites, sur le terrain, des membres de la commission de tourisme en opérant inopinément.