Les demandes déposées en 2001 n'ont toujours pas abouti dix ans après. «Aadl, transcrit en langue nationale veut dire justice». C'est avec cette boutade significative que Nabil Belhaddad, demandeur d'un logement au même titre que les quelque 3000 souscripteurs «lésés», a entamé une communication à l'adresse d'environ 200 personnes entassées dans les locaux exigus de la «salle des syndicats» du quartier La Glacière, dans la banlieue est d'Alger. Cette réunion de coordination, la première du genre, qu'il a animée notamment avec un autre supposé bénéficiaire, Layachi Akil, s'est tenue hier après-midi pour transmettre aux intéressés la synthèse et une évaluation des multiples démarches, rassemblements, sit in, et recours engagés par les souscripteurs de logement dits de location-vente. Ces demandeurs de logements se sentent lésés. Et pour cause, ils ont déposé leurs demandes d'acquisition auprès de l'Aadl (Agence algérienne de développement du logement) entre le 18 août et le 31 décembre 2001, presque une décennie! Moult correspondances ont été adressées, depuis, aux autorités concernées «Outre le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, étaient également destinataires les responsables du Conseil de la nation, de l'Assemblée populaire nationale ainsi que le gouvernement et pas moins de 18 partis politiques», a précisé Belhaddad qui a regretté que celles-ci soient restées lettre morte à ce jour. Au début de son intervention, le conférencier a présenté à l'assistance une esquisse de «feuille de route» en vue de son adoption démocratique par l'assemblée. Cette démocratie évoquée est de mise lorsqu'on sait, selon Belhaddad, que «deux délégués qui nous représentaient en 2007/2008, s'étaient éclipsés non sans avoir obtenu des logements». Déclarant l'association apolitique, qui oeuvre dans la légalité et dont les membres ne «savent pas construire une baraque pour avoir un logement», il a expliqué à l'assistance que «la classe moyenne que nous sommes, semble être exclue du programme Aadl. Nous ne pouvons prétendre, ni à un logement social ni à un logement promotionnel faute de moyens.» «Malgré l'édification et la livraison de milliers de logements, type location-vente, et inscrits parmi les premiers dans ce cadre, nous fûmes exclus, en dépit de l'acceptation de nos dossiers dans le programme Aadl et Cnep», a dénoncé l'orateur qui a rappelé que «la Cnep n'a jamais adhéré effectivement au projet Aadl inscrit dans le programme présidentiel». Belhaddad s'est par ailleurs inscrit en faux quant au nombre de 20.000 souscripteurs enregistrés pour l'attribution de 1846 logements à Rouiba, comme annoncé, a-t-il précisé, par le responsable de la cellule de communication de l'Aadl, en l'occurrence, Mme Bournane. Un bureau collégial de représentativité de cinq personnes devait être élu démocratiquement lors de cette assemblée. Il fait partie des 21 membres du groupe de réflexion mandaté pour désigner auprès des autorités compétentes, les souscripteurs lésés qui se sont manifestés. Par ailleurs, un bureau sera installé au sein même de la «salle des syndicats» de la Glacière pour recevoir, non seulement les doléances des souscripteurs, mais aussi leurs avis sur les démarches entreprises, leurs propositions tout en les informant sur l'évolution des démarches entreprises par le bureau élu. En tout état de cause, les conférenciers, qui préconisent le dialogue, ont souligné leur attachement à une action sincère, responsable, inscrite dans un cadre organisationnel.