Des rassemblements et des sit-in sont annoncés dans plusieurs secteurs à travers le pays. La période d'accalmie risque d'être courte. La contestation s'amplifie. Les syndicats autonomes veulent passer à la vitesse supérieure. Ils menacent de reprendre la protesta, et ce, dès la fin du mois en cours. Tel un leitmotiv, le statut particulier revient dans les doléances des syndicalistes, alors que c'est le statu quo chez le personnel régi par le statut de la Fonction publique. En gestation depuis 2006, seuls 38 des 45 projets de statuts particuliers ont vu le jour. Le Snapap (Syndicat national des personnels de l'administration publique) a d'ores et déjà programmé un débrayage pour le 27 de ce mois à travers 34 wilayas. En fait, les communaux en colère dénoncent la dégradation de leurs conditions sociales et leur marginalisation par la Fonction publique. Ainsi, les agents communaux, affiliés au Snapap, comptent crier à nouveau leur ras-le-bol de cette précarité. Ces derniers, pour rappel, avaient observé un débrayage de deux jours récemment pour exiger entre autres, de leur tutelle, un statut particulier au même titre que les autres secteurs. De leur côté, les paramédicaux n'écartent pas le recours à la grève si le ministère de la Santé ne valide pas leur statut particulier qui avait été pourtant confirmé il y a deux mois par la commission mixte (tutelle et SAP). D'autres catégories professionnelles non encore répertoriées sont montées au créneau pour exiger à leur tour des statuts particuliers. Le Snapap a appelé, à travers un communiqué datant d'avant-hier, à une grève générale cyclique de deux jours à partir du 16 juin prochain. Ce syndicat réagit ainsi aux déclarations du directeur général de la Fonction publique, Djamel Kharchi, lequel avait annoncé, dimanche dernier, la finalisation de 38 projets statuts particuliers sur les 45 proposés. A travers cette action, le Snapap projette de dénoncer les atteintes aux libertés syndicales et d'exiger la finalisation de tous les statuts particuliers avant le début du mois de juillet 2010. De même le syndicat exige l'instauration de nouvelles primes ou la majoration des indemnités existantes. Sur un autre plan, il faut rappeler que les textes promulgués ont fait l'objet de contestation par les travailleurs concernés. Par ailleurs, en s'appuyant sur le principe de la solidarité syndicale, les syndicats autonomes de l'éducation et de la santé ne manqueront pas d'envisager des actions communes pour dépasser le statu quo. L'utilisation de toutes les formes légales de protestation afin d'arracher toutes les revendications légitimes est un principe convenu entre les quatre syndicats autonomes après concertation et débat. La nouvelle alliance, la Confédération algérienne des syndicats autonomes (CSA), maintient sa revendication relative à la révision du statut particulier des praticiens de la santé. En outre, la CSA dénonce, à travers son communiqué, «la démarche arbitraire du gouvernement à l'encontre des praticiens et la ponction sur salaire et radiations touchant les enseignants grévistes». Les syndicalistes déplorent également le fait que leurs propositions n'ont jamais été prises en considération par la Fonction publique. Le débrayage plane aussi au sein de la formation et de l'enseignement professionnels. Un certain nombre de problèmes couvent dans ce secteur.