Le ministre brésilien des Affaires étrangères Celso Amorim a déclaré hier que son pays était prêt à examiner une éventuelle proposition pour un échange de combustible sur son sol, mais qu'une telle idée n'avait pas encore été soumise à son gouvernement, a rapporté l'agence Irna. «Nous n'avons reçu aucune proposition en ce sens pour le moment, mais si nous en recevons une, nous considérons qu'elle pourra être examinée», a déclaré M.Amorim dans un entretien avec l'agence officielle Irna. «Nous cherchons un moyen d'empêcher les sanctions contre l'Iran. Nous pensons que les sanctions ne seraient pas efficaces et ne toucheraient que la population et plus particulièrement les classes défavorisées», a-t-il ajouté. Le Brésil est membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU qui devrait avoir à se prononcer prochainement sur de nouvelles sanctions contre l'Iran soupçonné par les Occidentaux, malgré ses démentis, de chercher à se doter de l'arme nucléaire. Arrivé lundi en Iran, M.Amorim a eu des entretiens sur le dossier nucléaire notamment avec son homologue iranien Manouchehr Mottaki, le négociateur du dossier nucléaire, Saïd Jalili et le président du Parlement Ali Larijani. Il devait également être reçu par le président Mahmoud Ahmadinejad, avant la visite prévue en Iran les 16 et 17 mai du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Les pays occidentaux cherchent actuellement à obtenir au Conseil de sécurité de nouvelles sanctions contre l'Iran qui a commencé en février à produire de l'uranium hautement enrichi (20%) après avoir refusé une offre d'échange de combustible proposée par les grandes puissances sous l'égide de l'Aiea. Quatre des cinq membres permanents du Conseil (Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) sont favorables aux sanctions, alors que la Chine, premier partenaire économique et proche alliée de l'Iran, continue à défendre la voie du dialogue. Le Brésil et la Turquie, membres non permanents du Conseil, tentent depuis plusieurs semaines de trouver une solution négociée au dossier nucléaire iranien. Ces dernières semaines, «nous avons mené des négociations avec d'autres pays notamment la Turquie» pour éviter «de nouvelles sanctions contre l'Iran», a déclaré M.Amorim. Il a annoncé que le premier ministre turc devait se rendre prochainement au Brésil où il devra parler notamment du dossier nucléaire iranien.