Devant les derniers développements du dossier nucléaire iranien, marqué par les décisions de Téhéran d'enrichir l'uranium à 20% et la construction de deux nouvelles usines d'enrichissement, Washington a averti mardi soir que sa patience était à bout. La patience des Etats-Unis à l'égard du programme nucléaire iranien est à bout, a averti mardi le porte-parole de la Maison-Blanche, Robert Gibbs, estimant que Téhéran ne faisait rien pour inciter la communauté internationale à lui faire confiance. “Les annonces et les déclarations qui se succèdent en provenance d'Iran montrent que ce pays n'a aucun désir de susciter la confiance de la communauté internationale pour démontrer que son programme nucléaire est strictement à usage pacifique”, a déclaré Gibbs devant la presse. Sur un ton ferme, il avertira directement Téhéran de sanctions pour bientôt en ajoutant : “Si cela se poursuit, le président comme nos alliés ont averti qu'il y aurait des conséquences. Ce processus est en route. Le temps et la patience sont à bout.” Il réagissait à la dernière proposition du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad, qui affirmait, le même jour dans une première réponse écrite à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), qu'il était prêt à acheter du combustible pour son réacteur nucléaire de recherche ou à échanger son stock d'uranium enrichi contre du combustible sur son territoire. Pour rappel, des propositions semblables avaient été faites, puis aussitôt retirées, en décembre et en janvier. De son côté, Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine, déclarait que Washington n'a vu “rien de nouveau” dans l'offre dévoilée mardi. “La contre-proposition iranienne est inacceptable, comme nous l'avons dit dans le passé”, a commenté le porte-parole, rappelant, comme M. Gibbs, que les Etats-Unis poursuivaient désormais activement la voie de nouvelles sanctions contre la République islamique. “Nous n'avons pas fermé la porte au dialogue, mais pour dialoguer, il faut un partenaire qui soit véritablement désireux de dialoguer”, a encore déclaré Crowley, en signifiant la lassitude des Etats-Unis après des mois de bras de fer avec Téhéran. Il estime que “la réalité, c'est que l'Iran fait ces déclarations jour après jour, semaine après semaine, mais refuse de venir à la table des négociations et de négocier de bonne foi”. Par ailleurs, emboîtant le pas à la Chine, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a appelé à ne pas “isoler” l'Iran, menacé de nouvelles sanctions internationales en raison de son programme nucléaire. “La paix mondiale ne consiste pas à isoler qui que ce soit”, a déclaré Lula lors d'une conférence de presse en compagnie de son homologue mexicain Felipe Calderon à l'issue d'un sommet de 32 pays d'Amérique latine et des Caraïbes à Cancun, dans le sud-est du Mexique. “Je vais aller en Iran en mai pour leur acheter des choses. Le Brésil exporte à l'Iran pour un milliard de dollars par an et n'en importe rien”, a-t-il ajouté. Pour rappel, le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim, a déclaré tout récemment que son pays était disposé à “favoriser” le dialogue entre l'Iran et l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).