Hier, la ville d'El-Kseur a vécu une accalmie qui en dit long sur le sentiment de regret affiché par la population locale. Les actes criminels perpétrés, ces derniers jours, contre les locaux et les candidats du Front des forces socialistes continuaient, jusqu'à hier, à susciter consternations et condamnations chez l'ensemble des acteurs intervenant sur la scène politique. Aussi bien chez la classe politique, le mouvement associatif, les animateurs du mouvement citoyen et l'ensemble des personnalités de la région de Basse Kabylie la condamnation et l'indignation ont été unanimes. Hier, la ville d'El-Kseur a vécu une accalmie qui en dit long sur le sentiment de regret affiché par la population locale. Aux alentours du siège du FFS, réduit en cendres, des citoyens, en majorité des curieux, observaient avec consternation les conséquences d'une colère que tout un chacun a du mal à justifier. L'inquiétude des citoyens est d'autant plus grande lorsque les condamnations sont unanimes, donnant, par conséquent, lieu aux interminables interrogations qui illustrent aisément l'état d'esprit d'une population gagnée par le désarroi. L'air perdu, les plus sages des citoyens rencontrés sur les lieux avouent ne rien comprendre à cette situation angoissante à plus d'un titre. «Si le pire a été évité hier, il n'en demeure pas moins que les risques de dérapage sont plus que jamais présents», disaient les plus sceptiques d'entre eux. Un sentiment de peur est perceptible chez bon nombre de citoyens qui évoquent, sans hésitation, le scénario vécu par la capitale durant les années 90. Si d'un côté, on salue avec soulagement toutes les réactions de condamnation, d'un autre côté, le discours prôné par les animateurs des ârchs durant la campagne antivote, est mis à l'index, car «ne pouvant qu'induire de tels comportements». Le comité de la société civile d'El-Kseur, qui s'est réuni en urgence dimanche soir, n'a pas manqué de dénoncer «cet acte qui n'est pas le premier en Kabylie» le qualifiant de «manoeuvre diabolique qui tente de semer la division en Kabylie». Tout en se démarquant et en condamnant cet acte, le CSC d'El-Kseur s'interroge sur les raisons d'un acte contre «le FFS qui est un parti de chez nous» et met en garde ceux qui sombreront dans la violence: «Désormais, le mouvement citoyen ne défendra plus ceux qui agissent de leur propre chef.» Avant d'appeler l'ensemble des délégués à mener une campagne de sensibilisation et de vigilance afin de déjouer tous les complots. De leur côté, les animateurs de l'interwilayas ont fait preuve de la même attitude de condamnation lors du meeting tenu, hier, à Akbou en marge des festivités de commémoration et d'inauguration d'une stèle à la mémoire des victimes du printemps noir dans la région. Tout en réaffirmant leur détermination à faire avorter le prochain scrutin, les différents intervenants ont insisté sur la nécessité de mener la campagne pacifiquement en alertant la population «contre les manoeuvres diaboliques orchestrées par le pouvoir et ses relais locaux pour déstabiliser le mouvement, diviser la Kabylie et créer un climat d'affrontement entre les populations». L'ensemble des animateurs présents à ce meeting populaire, qui a drainé beaucoup de monde, a tenu à «réprouver toutes les formes de violence d'où qu'elles viennent», pour reprendre Zahir Ben Khellat, délégué du comité d'Akbou, en prenant soin de rappeler, bien évidemment, le caractère pacifique et démocratique de leur mouvement. Le FFS est de nouveau appelé à «revoir sa copie».