A travers les quatre coins de la région, des centaines de meetings, dits de proximité, ont été initiés par les ârchs. A quelques jours du lancement de la campagne électorale officielle pour les locales du 10 octobre prochain, le front antivote continue à mobiliser la population de Kabylie pour le rejet du prochain scrutin de proximité. A travers les quatre coins de la Kabylie, des centaines de meetings dits de proximité ont été initiés par les ârchs avec pour objectif d'amener les citoyens à bouder les urnes. Partout, un accueil chaleureux est réservé aux animateurs, qui, à chaque occasion, font preuve d'une détermination inébranlable à faire avorter les élections. A Béjaïa comme à Tizi Ouzou, le scrutin des locales reste le sujet le plus abordé par les citoyens qui sont de plus en plus sceptiques quant à une issue heureuse de la prochaine consultation électorale. L'apparition du phénomène de la violence est l'élément qui suscite de grandes inquiétudes. Le Front des forces socialistes, qui confirme, lui aussi, sa détermination à aller jusqu'au bout de sa logique de participation, reste l'unique formation politique à être visée par les actes de vandalisme bien qu'elle ne soit pas la seule à prendre part aux élections du 10 octobre. La colère dirigée contre le parti d'Aït Ahmed trouve sa justification dans la force dont dispose ce parti qui est en mesure de contrecarrer «les desseins des ârchs». Pour les partisans du rejet des élections, «il faut maintenir la pression jusqu'au bout», d'où ce discours de plus en plus tranchant dont l'unique objectif est d'amener le FFS à se retirer de la course. Ce discours, des plus en plus virulents, est, depuis quelques semaines, appuyé par des actes criminels et d'intimidation très préjudiciables pour la région réputée, pourtant, comme bastion de la démocratie. Même si les animateurs du mouvement citoyen se défendent d'en être les investigateurs, il n'en demeure pas moins que les propos qu'ils tiennent lors des rencontres avec la population ne pouvaient, de l'avis général, qu'induire de tels comportements. Le FFS ne peut pas rester indéfiniment indifférent à ces attaques. Après avoir accompli, non sans difficulté, toutes les conditions inhérentes à la participation, le voilà qu'il sort de sa réserve pour contrecarrer le discours du front antivote en expliquant aux citoyens les raisons de sa décision de prendre part aux joutes électorales. Mais force est de constater que la tâche est difficile, voire impossible, sans un certain nombre de mesures. La réaction violente enregistrée principalement à El-Kseur, vendredi dernier, semble avoir donné à réfléchir aux responsables de ce parti. «Désormais, toutes les prochaines sorties publiques seront soumises à certaines mesures de sécurité pour parer à toute mauvaise surprise», nous a confié un responsable fédéral hier. Ce qui s'est passé dans la ville d'El-Kseur n'est qu'un prélude à la rude épreuve qu'aura à subir le FFS en Kabylie. Pour l'heure, la pression des ârchs n'a réussi qu'à provoquer certaines démissions qui demeurent sans incidence sur la participation. Mais il faut s'attendre à une réaction rapide du FFS, c'est du moins ce que promettent les responsables dans les prochains jours.