La majorité des entreprises ne pourront pas répercuter les revalorisations salariales en raison du contexte dans lequel elles évoluent. C'est ce qu'a indiqué hier le président du Forum des chefs d'entreprises, Réda Hamiani. Il s'exprimait lors de l'émission «Evènement à la une» de la Radio, Chaîne III. Il poursuit en disant qu'il est possible que ces conventions de branche auront un côté légal pour l'application. A ce moment-là, les chefs d'entreprise seront dans l'obligation d'appliquer mais, jusqu'à maintenant, «l'information que nous avons, est que l'obligation ne concerne que le Snmg», a-t-il ajouté. Le FCE rassemble 200 chefs d'entreprise, qui gèrent 500 entreprises et représentent 5 milliards de chiffre d'affaires. Les conventions de branche ont été signées pour 20 secteurs d'activités le 1er mai dernier. Le ministre du Travail, Tayeb Louh, est conscient des carences de la loi. C'est pour combler cette insuffisance qu'il suggère à demi-mot que l'obligation pour le privé d'appliquer les décisions des négociations de branche sera introduite dans le prochain Code du travail. En tout cas, Hamiani n'est pas le seul à soulever la question des capacités des entreprises privées à supporter la hausse du Snmg et celle des autres composantes du salaire des travailleurs. Economistes et Ugta sont aussi conscients de ce problème ainsi que les gestionnaires du secteur public. Le FCE a des arguments. La situation des sociétés a été aggravée par les récentes mesures prises par le gouvernement, qui ont compliqué les importations et touché au fonctionnement des usines. Il se dit aussi non concerné par les décisions prises après les négociations sur les conventions de branche, qui ont abouti à des augmentations salariales pour les secteurs public et privé. La raison tient au statut du FCE qui est une association. Cela ne lui permet pas d'intervenir dans la codification ou la réglementation sociale des relations de travail. Le FCE n'est pas un syndicat et il ne participe pas à la tripartite. Quelle est sa définition? Pour Hamiani, c'est une réunion de patrons qui posent des problèmes, donnent leur avis sur l'actualité économique et tentent de peser sur le cours des choses. «Nous sommes préoccupés par cette importance des hausses de salaires. Ce que l'on peut donner d'une main peut être repris de l'autre», en prévoyant une hausse des prix.