La majorité des Palestiniens de Jérusalem-Est occupée, dont trois enfants sur quatre, vit en-dessous du seuil de pauvreté, affirme hier un groupe israélien de défense des droits de l'Homme, accusant l'Etat hébreu de «négligence» et de «discrimination». «Une Jérusalem unifiée n'existe pas», affirme l'Association pour les droits civiques en Israël (Acri) dans un rapport, alors qu'Israël s'apprête à célébrer le 43ème anniversaire de l'annexion du secteur oriental de Jérusalem en 1967, non reconnue par la communauté internationale. «La vérité, c'est que deux villes vivent l'une à côté de l'autre», la Jérusalem arabe à l'est et la Jérusalem juive à l'ouest, poursuit l'ONG. Selon l'Acri, 75% des enfants palestiniens à Jérusalem-Est occupée vivent dans la pauvreté, contre 45% des enfants juifs de la Ville sainte. «Plus de 95.000 enfants à Jérusalem-Est vivent dans un état perpétuel de pauvreté», note l'association. En dépit de la pauvreté croissante, seuls 10% des Palestiniens de Jérusalem-Est bénéficient des services sociaux, poursuit-elle. «La politique d'Israël ces quarante dernières années a pris la forme concrète de la discrimination dans la planification et la construction, l'expropriation de terres et un investissement minimum dans l'infrastructure et les services gouvernementaux et municipaux», souligne le rapport. Contacté par l'agence France presse, le bureau du maire de Jérusalem, Nir Barkat, n'a pas fait de commentaire dans l'immédiat. Israël a saisi plus d'un tiers de Jérusalem-Est occupée et construit plus de 50.000 logements pour la population juive sur des terrains qui appartenaient à des Palestiniens, selon l'ONG. Il manque en outre mille salles de classe à Jérusalem-Est occupée tandis que le ramassage des ordures laisse à désirer et que les services postaux «fonctionnent à peine». Le budget annuel alloué à chaque enfant en âge primaire à Jérusalem-Est est de 577 shekels (119 euros), contre 2372 shekels (493 euros) à Jérusalem-Ouest. Près de 160.000 Palestiniens ne sont pas légalement raccordés au réseau hydraulique. Israël considère Jérusalem, dont sa partie orientale à majorité arabe, comme sa capitale «indivisible et éternelle». L'Autorité palestinienne veut faire de Jérusalem-Est, où vivent 260.000 Palestiniens et plus de 200.000 Israéliens, la capitale de son Etat. Dans un rapport publié dimanche, la Paix Maintenant, un mouvement israélien opposé à la colonisation, dénonce «les activités de colonisation à Jérusalem-Est qui mettent en danger les chances de parvenir à une solution de deux Etats pour deux peuples, car elles sont susceptibles de créer une situation irréversible». Selon le rapport, quelque 2000 colons israéliens sont installés dans 119 bâtiments qui se trouvent au coeur de quartiers palestiniens de Jérusalem-Est occupée. En 2009, le gouvernement a dépensé 2000 shekels (410 euros) pour assurer la sécurité de chaque colon, précise La Paix Maintenant.