Le rapporteur spécial de l'ONU sur la situation des droits de l'homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk, a dénoncé lundi les récentes décisions israéliennes d'expulser des milliers de Palestiniens de la Cisjordanie occupée. Ces mesures israéliennes "peuvent violer la 4e convention de Genève et la convention internationale sur les droits civils et politiques", a affirmé M. Falk dans un communiqué. Les autorités d'occupation israéliennes avaient adopté, il y a six mois, une loi autorisant l'expulsion de leurs propres terres ou la présentation devant la justice de milliers de Palestiniens vivant en Cisjordanie qui n'ont pas de permis de résidence. "Un éventail très large de violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire pourrait être lié à des actes menés par les autorités israéliennes sur la base de ces décisions militaires", a souligné M. Falk. La 4e convention de Genève stipule que "les transferts forcés, en masse ou individuels, ainsi que les déportations de personnes protégées hors du territoire occupé dans le territoire de la puissance occupante ou dans celui de tout autre Etat, occupé ou non, sont interdits, quel qu'en soit le motif", a rappelé le rapporteur spécial de l'ONU. La décision israélienne a suscité la colère du peuple palestinien et de fermes condamnations des Etats arabes qui dénoncent des violations flagrantes des lois internationales dans les territoires palestiniens occupés. Ces mesures répressives israéliennes qui visent à déporter des Palestiniens ou à les soumettre à des poursuites (...) est à tous points de vue illégale", a dénoncé le Premier ministre palestinien Salam Fayyad. Notons que le Premier ministre israélien Benjamin Nétanyahou a déclaré hier que l'Etat hébreu n'arrêterait pas ses constructions à Jérusalem-Est. Le Premier ministre israélien a également tenté de minimiser les divergences avec l'administration Obama, qui a critiqué les nouvelles constructions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. Le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, a pour sa part estimé que l'Etat hébreu devait reconnaître que le monde ne tolérerait plus des décennies supplémentaires de domination israélienne sur le peuple palestinien. "Le monde n'est pas disposé à accepter (...) qu'Israël domine un autre peuple durant encore des décennies. C'est quelque chose qui n'existe nulle part ailleurs dans le monde", a déclaré lundi M. Barak, interrogé par la radio israélienne à l'occasion de la célébration du 62e anniversaire de l'Etat hébreu. Les Palestiniens aspirent à créer leur propre Etat et "il n'y a pas d'autre moyen, que cela nous plaise ou non, que de les laisser se diriger eux-mêmes", a ajouté le leader du parti travailliste, modéré. Le gouvernement de M. Nétanyahou a "fait des choses qui ne mènent pas naturellement" à la résolution du conflit israélo-palestinien, a reconnu M. Barak. "Mais nous ne devons pas nous leurrer", a-t-il poursuivi. "Le différend croissant entre nous et les Etats-Unis n'est pas bon pour l'Etat d'Israël".