Le gouvernement compte atteindre un taux de croissance économique de 4,6 %. Le texte, selon les détails fournis par le communiqué rendu public à l'issue de cette rencontre, fait état d'une loi de finances aussi réfléchie qu'ambitieuse. Les dépenses sociales, qui représentent le tiers des dépenses, et plus de 40 % du budget de fonctionnement, placent l'Algérie au même niveau que les social-démocraties et les pays nordiques du Vieux Continent. Ces dépenses, lit-on, sont de 1097,40 milliards de dinars. Le retour des équilibres macroéconomiques, sans aucune exception, n'a toutefois pas fait perdre de vue au chef de l'Etat que la fragilité de nos finances tient à notre dépendance des cours du pétrole et à notre dette extérieure. S'agissant de cette dernière, il est prévu, aux termes de cette loi, qu'elle passe à 20,5 milliards de dollars alors qu'elle est actuellement à 22 milliards. Quant aux cours du brent, le prix de référence est fixé à 19 USD à peine alors qu'il oscille allègrement entre 26 et 28 dollars le baril. Cela accorde aux pouvoirs publics une marge de manoeuvre très intéressante, d'autant que les réserves de change, est-il indiqué dans le texte, permettent des importations pour deux années. Le goulot d'étranglement financier est donc laissé loin derrière. Les recouvrements fiscaux, eux, se sont nettement améliorés. La relance, effective et durable, est même sérieusement à l'ordre du jour. La loi de finances, en effet, prévoit d'accorder au budget de l'équipement, substrat indispensable à toute relance véritable, une enveloppe de 613,724 milliards de dinars avec une autorisation de programme qui s'élève, elle, à 687,812 milliards de dinars. Le gouvernement compte sur des capitaux privés et publics pour atteindre un taux de croissance économique de 4,6 %, ce qui représente un chiffre jamais atteint même durant la période d'opulence de l'ancienne Algérie socialiste. Dans ce contexte, des baisses très conséquentes de la TVA, véritable talon d'Achille des investisseurs, seront opérées. Ce n'est, en ce sens, pas un hasard si le commentaire présidentiel accompagnant ce texte a précisé que «la loi de finances, en plus qu'elle trace des perspectives pour l'avenir de la démarche au plan économique et social, constitue une sorte de bulletin de note qui sanctionne le résultat d'un travail accompli sur la durée». Un travail, somme toute, qu'il faut bien se garder de compromettre.