«C'est la rue qui m'a éduqué», dira cet enfant de la balle, idole des jeunes, pour nous rappeler qui il est... Cheb Bilal a animé, mercredi dernier, une conférence de presse à l'hôtel El-Djazaïr, à l'occasion de la cérémonie de remise du premier Disque d'or algérien qui lui a été attribué, jeudi, à la salle Ibn-Zeydoun (Oref), le consacrant meilleur chanteur de l'année. Cette conférence a eu lieu en présence du manager de Bilal, Hakim, et des représentants de l'hebdomadaire Panorama, l'initiateur de cet événement, premier du genre en Algérie. Cette opération artistique se voulait aussi à but caritatif, puisque «toutes les recettes de ladite cérémonie-gala seront reversées au profit des enfants abandonnés par l'intermédiaire de l'émission radiophonique d'Alger Chaîne III, Trait d'union que dirige Salim Saâdoun.», et d'indiquer qu'une chanson inédite intitulée Litim sera interprétée, à cette occasion, par Bilal et dont le clip sera également pris en charge par Panorama. C'est ce dernier, qui a soufflé à Bilal l'idée d'enregistrer ce titre, c'est-à-dire d'écrire une chanson spéciale dans ce sens. «L'idée d'organiser cette opération à caractère caritatif a germé, il y a 3 mois, suite à un reportage sur les enfants démunis en Algérie», rapporte un des journalistes de l'hebdomadaire et d'expliquer les conditions à l'issue desquelles Bilal a été sélectionné. Cela fait suite à un questionnaire-tombola que nous avons établi, où il était question de connaître l'artiste de prédilection des lecteurs, ceci d'une part, d'autre part, il a été constaté auprès de son éditeur et chez les disquaires que Bilal a vendu, au cours de cette année, près de 200.000 exemplaires, et ce, outre le fait qu'il soit souvent plébiscité à Top El Bahdja où il est toujours bien classé. A propos de cette récompense, Bilal chemise à motifs bleus et lunettes assorties, dira être très honoré par ce présent. «Cela m'encourage à persévérer et à faire mieux. Cela prouve que les gens achètent les disques de Bilal.» Ainsi donc, Bilal s'est vu attribuer un Disque d'or qui constitue pour les artistes une motivation pour s'améliorer et aller de l'avant afin de répondre davantage aux attentes de leur public...Or le moins que l'on puisse dire c'est que Bilal n'a fait récemment que «briller» par son absence! Trois fois plutôt qu'une. On se souviendra de lui cet été par les annulations à répétition de ses concerts et donc de ses «lapins posés» à son public. Rappel des faits. Il n'y a pas si longtemps à Timgad, où il était annoncé en grande pompe, Bilal ne viendra finalement pas, il se contentera d'envoyer en dernière minute un fax sans donner d'explications arguant plutôt des «raisons personnelles». Il se désistera encore une fois, c'est ainsi qu'il n'animera pas un concert au stade du 20-Août de même qu'il n'ira pas chanter pour ses nombreux fans qui l'attendaient impatiemment à l'hôtel Sheraton, évoquant des motifs de santé dans une lettre adressée à la direction de l'hôtel, dans laquelle il fait allusion à un certain «mauvais accueil» (lors d'un dîner officiel où il s'est senti un peu mis à l'écart, ndlr) et dont l'hôtel Sheraton n'a ni de près ni de loin aucune responsabilité. Aberrant ! Alors que tous les billets étaient vendus, Bilal se cramponnait dans son petit jeu de caprice de star en refusant de venir chanter. «On ne m'a pas contacté», se contentait-il de répondre avec malaise, histoire de se «disculper» et d'ajouter: «Je n'ai signé aucun contrat stipulant ma présence pour animer ces concerts.» Or, selon une source sûre émanant du Sheraton, le contrat a été bel et bien signé par son producteur qui a reçu l'avis favorable du chanteur. En agissant de la sorte, Bilal n'a fait que creuser un fossé entre lui et son public, mettant ce dernier en position d'otage. Une «punition» non méritée pour un mauvais traitement dont il n'est pas la cause! Ce qui est regrettable, c'est la mauvaise foi de l'artiste, qui, en étant sincèrement touché dans son amour-propre, n'a pu, hélas, assumer clairement ses actes préférant verser dans la spéculation au lieu de dire une fois pour toutes ce qui le rongeait de l'intérieur, du moment que l'occasion lui était offerte. C'est avec gêne qu'il tentera, sans grande conviction, de démentir l'existence de cette lettre paraphée de son nom, montrée aux journalistes lors d'une conférence de presse. Il niera totalement son existence comme le fait qu'il était programmé au Sheraton. Or, il avoue un peu plus loin avoir eu connaissance des dates de son passage à l'hôtel puisqu'il dit: «J'ai vu les affiches», mais il n'ira jamais démentir l'info. Puis il lâche: «Ils auraient dû m'appeler pour confirmer si je venais.» Car Bilal avait, dès lors, entamé une tournée au Maroc mais le jour où il devait se produire au Sheraton, Bilal n'avait pas de gala programmé dans le pays voisin; il aurait donc pu faire un effort. «Quinze jours avant la date du concert, comme son manager avait donné son aval, l'hôtel s'était attelé à faire le nécessaire pour l'octroi - ce qui n'est pas chose facile - de visa pour quatre de ses musiciens, qui sont des étrangers...», nous informe-t-on. Et de poursuivre: «Quand Bilal était en tournée au Maroc, tous les billets d'avion pour lui et son équipe étaient prêts afin de lui faciliter la tâche.» Et Bilal de s'abstenir de venir chanter dans son pays! Ayant le coeur gros, Bilal, dans un élan d'émotion, répondra, vers la fin, à une question posée par un journaliste: «Je n'ai rien contre madame la ministre de la Culture, mais pourquoi n'est-elle pas venue me voir et me saluer comme elle l'a fait pour Khaled, Mami ou encore Faudel? Cela voudrait-il dire que je ne vaux rien?» (à l'occasion de la fête de l'Indépendance, à l'esplanade de Riadh El-Feth, Ndlr). Loin s'en faut, puisque Bilal a été récompensé et célébré, jeudi, par l'attribution, avec tous les honneurs de ce disque d'or. Reste à savoir si la boucle est de par ce fait bouclée. Reviendra-t-il à de meilleurs sentiments?