Un groupe d'enseignants du supérieur a pris langue avec nous hier pour dire toute son «indignation» par rapport aux hausses dans leurs indemnités. Les concernés, tout en contestant l'acquis en lui-même, ne cessent de signaler que «ces révisions ne concernent même pas les indemnités de retraite». Ils soulignent au passage être «l'élite, la matière grise, les formateurs des cadres de demain, alors (qu'ils) vivent dans des conditions extrêmement précaires». Et d'ajouter que même «lors de (leurs) rares déplacements à l'étranger, (ils) font face à de constantes humiliations à cause de (leur) dénuement devant (leurs) confrères des autres pays». Ce n'est pas tout. Nos interlocuteurs, réunis pour la circonstance, et prêts à donner des communications par voie de presse, ajoutent que « de nombreux postes alléchants à l'étranger leur ont été proposés. Ils ont refusé, mais refusent, par ailleurs, de passer pour ce qu'ils ne sont pas ». Premièrement, expliquent-ils, «cette hausse est loin de répondre à (leurs) besoins véritables de vivre dans la dignité et la décence qu'est censée procurer une République à tous ses citoyens». Deuxièmement, «ces hausses sont venues calmer un front social en ébullition, mais aussi garantir un taux de participation appréciable aux prochaines élections.» En conclusion, nos interlocuteurs ont ajouté être particulièrement choqués par «le peu de cas qui est fait de leur précarité sociale alors que les finances algériennes ne se sont jamais aussi bien portées et que des responsables et des élus, autrement moins méritants que les enseignants du supérieur, vivent dans des conditions qui font affront aux notions de République et de justice sociales censées encore être de mise sous nos cieux».