Les universitaires n'ont pas succombé au chant des sirènes du colonialisme et ont pris les armes avec d'autres combattants. Ceux qui ont eu la chance d'aller dans les écoles françaises et acquis la maîtrise de la langue coloniale ne seront jamais la cinquième colonne ou des suppôts serviles. C'est en ces termes que s'est exprimé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans son message à l'occasion du 54e anniversaire de la Journée nationale de l'étudiant. Ils furent même à l'avant-garde des militants pour la patrie, sa liberté, sa langue et sa religion, selon le Président. C'est en toute évidence que leurs frères qui leur ont succédé et qui étaient sur les bancs de l'école au déclenchement de la guerre de Libération, rejoignent la lutte et s'affichent aux premiers rangs, est-il poursuivi. «La décision courageuse prise un certain 19 mai 1956 par les étudiants universitaires et les lycéens qui ont quitté les bancs de l'école pour un délai indéterminé», est saluée par le Président. Il est rappelé que l'Algérie célèbre le 54e anniversaire de cette décision et bientôt le 55e anniversaire du congrès constitutif de l'Union générale des étudiants algériens tenu le 8 juillet 1955. L'autre vérité implacable mise en exergue est que cette catégorie d'enfants de la nation a prouvé sa fidélité au serment en s'engageant dans l'unification de ses rangs et en se rassemblant autour d'un même mot d'ordre et d'une même position pour soutenir la révolution. Dès l'appel de la révolution, la décision d'y adhérer collectivement a été prise de même que celle de l'abandon des bancs de l'école constituant en soi un échec matériel et moral du colonialisme injuste, est-il encore souligné. Si la vie requiert le renouveau, la nature impose de ne pas omettre les leçons utiles de l'histoire et les expériences qui incitent à la continuité, dit le Président qui fait «allusion aux questions de l'identité, de l'appartenance et de la fierté ainsi que celles de l'identification des priorités de chaque étape et de l'adhésion effective à chaque action positive afin de développer le pays et de promouvoir le citoyen». Ce n'est pas parce que cette époque est marquée par une multitude d'idées et d'opinions que nous devons renoncer à composer avec l'héritage de cette époque et les legs de ses artisans parmi les grands hommes, dit encore le Président. Selon Bouteflika, cette référence morale, avec ses valeurs, ses artisans et son legs, se veut un rayonnement qui éclaire les parcours des travailleurs sincères dans leur patriotisme et attachés à leurs racines. Elle permet aussi de balayer l'opacité qui pourrait occulter l'importance de ce patrimoine dans la préservation «de notre présent et de notre avenir». Les étudiants algériens ont fait partie des forces nationales pour la libération et ont contribué à enrichir le système politique et intellectuel, est-il indiqué dans ce même message. Différentes organisations estudiantines étaient créées à partir du début du siècle dernier dont l'Amicale des étudiants musulmans de l'Afrique du Nord en 1918 et l'Association des étudiants algériens de l'Afrique du Nord en 1931. Et au Président de déclarer que les étudiants algériens étaient effectivement à l'avant-garde des forces nationales résistantes et combattantes pour la protection de la personnalité nationale.