La bonification du taux de crédit est venue pour éliminer la crise du logement, selon des banquiers. «La construction d'un logement secondaire n'est pas éligible à la bonification.» C'est ce qu'a déclaré hier Ferroukhi Lyès, directeur de la promotion immobilière auprès du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Cette déclaration a été faite en marge de la conférence organisée au centre de presse d'El Moudjahid à Alger. Il a précisé à ce propos que «pour la construction rurale, l'emprunteur doit être résidant en campagne». La personne tirant ses revenus d'une activité rurale est également éligible. Ferroukhi a expliqué que le crédit immobilier à taux bonifié concernant la construction rurale vise essentiellement à éliminer le phénomène de l'exode rural qui ne cesse de prendre de l'ampleur dans notre pays. En fait la conférence animée à El Moudjahid a été une occasion pour ses animateurs, Djamel Bessa notamment, Abderrahmane Benkhalfa et, délégué général et président de l'Association des banques et établissements financiers, d'apporter des éclaircissements sur le crédit immobilier à taux bonifié. Lancé depuis le 14 mars dernier, ce crédit fixe le taux de remboursement à 1% pour les revenus allant de 1 à 6 fois le Snmg et à 3% pour les revenus représentant 7 à 12 fois le Snmg. Avant la nouvelle mesure, ces taux s'inscrivaient dans une fourchette entre 6 et 7%. Selon M.Bessa, également président-directeur général de la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance, «le crédit immobilier à taux bonifié est une aide indirecte de l'Etat». «Une partie des intérêts qui devraient être à la charge de l'emprunteur est payée par l'Etat», a-t-il justifié. Il explique que c'est avant tout un crédit bancaire qui répond aux normes internationales. Le même orateur a noté que «plus de 80% des salariés pourront bénéficier de la bonification du crédit et ce après que le niveau du revenu éligible a été élevé à 180.000 dinars (12 fois le Snmg Ndlr)». A une question relative à la possibilité des citoyens sans revenus de bénéficier de cette bonification, M.Bessa était catégorique: «Aucune banque au monde n'octroie des crédits aux non-salariés, du coup les gens sans revenus ne sont pas éligibles à ce crédit», a-t-il tranché. «On ne se permet pas de mettre un citoyen dans une situation de surendettement, ce qui mène à un contentieux qui ne sert à rien», dit-il. Pour sa part, Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Abef, a expliqué que le montant du crédit octroyé par la banque est estimé sur la base de trois critères: le revenu de l'emprunteur, l'âge et le prix du logement. «La capacité de remboursement de quelqu'un âgé de 55 ans n'est sûrement pas la même que celui de 30 ans», a-t-il mentionné. Il a ajouté que «chaque dossier est traité d'une manière indépendante, et il n y a pas de règle générale». S'agissant de la vente et achat de particulier à particulier, les conférenciers étaient unanimes à exclure l'option. «Un particulier doit être une personne possédant un registre du commerce», a déclaré M.Djamel Bessa. Lui emboîtant le pas, le représentant du ministère de l'Habitat, Lyès Ferrouhki, a ajouté que «l'Etat ne va pas contribuer à l'offre, ni à l'inflation du prix du logement que peut engendrer cette option de particulier à particulier». La nouvelle bonification des crédits immobiliers ne concerne, rappelle-t-on que les logements neufs, collectifs achetés auprès d'un promoteur immobilier et les constructions rurales justifiées par une décision d'éligibilité au soutien de l'Etat délivrée par la commission de wilaya. Par ailleurs, cette conférence a été marquée par la présence de représentants du CPA, la BDL, la BNA, la BEA et la Badr, ainsi que les représentants de la direction générale du Trésor et de la Caisse nationale du logement.