Le flou persiste encore autour de cette question en débat depuis bientôt trois ans. Le récurrent problème des marges bénéficiaires des pharmaciens se pose avec acuité. Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo), n'est pas près de baisser les bras. Son président, M.Messaoud Belambri, a déclaré, jeudi à Oran, que les négociations seront bientôt relancées pour obtenir satisfaction. Le Snapo a donc appelé, une fois de plus, à la révision du décret datant de 1998 et portant marges bénéficiaires des pharmaciens. Cette révision sera prochainement débattue en collaboration avec la commission interministérielle concernée, constituée, à savoir des représentants des ministères du Commerce, du Travail et de la Sécurité sociale ainsi que celui de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. M.Belambri a rappelé, dans ce contexte, que le décret régissant le système des marges bénéficiaires du pharmacien remonte à 12 ans. «Depuis cette date, la politique nationale du médicament a considérablement évolué grâce à la promotion du générique et de la production nationale qui a permis de diminuer la dépendance du pays par rapport au marché extérieur», a-t-il souligné. A ce sujet, rappelons qu'un projet de décret a été adopté le 27 mai 2008 en Conseil du gouvernement. Il prévoyait des marges au détail en officine de 40% pour les médicaments dont le prix est inférieur à 200 DA, de 30% pour la tranche 200-400 DA, de 22% pour les prix allant de 400 à 600 DA, et de 17% pour les médicaments dont le prix dépasse les 600 DA. Ayant appris la teneur de ce projet de décret, le Snapo avait alerté le chef du gouvernement par un courrier daté du 24 juin 2008, lui demandant de surseoir à la publication de ce décret pour plusieurs motifs. En effet, le syndicat a estimé que la marge des 17% concernant les produits de plus de 600 DA était une mesure qui ne pouvait être acceptée ni appliquée par les pharmaciens. La marge bénéficiaire n'est pas le seul souci du milieu de la santé. Un autre problème, et non pas des moindres, ne laisse pas indifférent. Il s'agit de l'hygiène hospitalière et le risque des infections nosocomiales. Le rôle du personnel paramédical dans la prévention en réanimation a été au centre de la 3e journée d'hygiène hospitalière organisée, jeudi à Alger, par l'établissement public hospitalier de Bologhine. Les participants ont qualifié ces infections de «problème de santé publique majeur», et une «réelle préoccupation» dans les services du service réanimation et de soins intensifs. Aussi, ils ont indiqué que les infections nosocomiales sont particulièrement fréquentes chez les patients en réanimation. Ainsi, les pneumopathies acquises sous ventilation mécanique sont les «plus fréquentes». Selon les participants, elles sont responsables d'une augmentation de la durée de séjour en réanimation et d'une surmortalité, tout comme elles constituent la première cause de prescription des antibiotiques en réanimation. C'est pourquoi le personnel paramédical est vivement appelé à une surveillance active, susceptible de prévenir, limiter et optimiser le traitement antibiotique de telles infections. Cela dit, il reste que les conséquences de ces infections sont néfastes pour la santé du patient et, financièrement pour la société. Les spécialistes ont préconisé la mise en place de mesures efficaces, telles la formation continue, l'implication des gestionnaires et la disponibilité des moyens de prévention. Par ailleurs, le cancer a été également au menu durant ce week-end. En effet, dans le cadre du programme de la lutte contre cette maladie, M.Saïd Barkat, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a indiqué, jeudi à Alger, qu'une plus grande importance sera accordée à la formation des techniciens et des manipulateurs des différents équipements d'oncologie. «En Algérie, il y a un effort incontestable de construction d'infrastructures destinées à la lutte contre le cancer, auquel il faudra ajouter la consolidation du facteur humain, notamment tout ce qui a trait à la formation», a-t-il souligné. Il a mis l'accent sur l'importance de rattraper rapidement le retard accusé en matière de formation. Il a relevé que les causes de ce retard sont imputables aux conditions sécuritaires défavorables ayant prévalu lors de la décennie 90 auxquelles s'ajoute, a-t-il dit, un facteur d'«ordre social». «Désormais, le degré de développement des nations se mesure au degré de maîtrise des sciences et de la technologie», a-t-il souligné.