La crise du ciment qui persiste à Béjaïa depuis plusieurs mois, n'a pas laissé indifférents les parlementaires de cette wilaya. Dans une déclaration rendue publique, jeudi dernier, le député Meziane Belkacem interpelle les pouvoirs publics pour mettre fin à cette situation qui, écrit-il, est «incompréhensible et préjudiciable pour le développement local de la wilaya de Béjaïa». Tout en faisant un constat selon lequel «plusieurs entreprises de réalisation, activant au niveau de la wilaya, souffrent actuellement le martyre pour s'approvisionner en ciment à partir de l'Erce de Béjaïa et qu'elles n'ont reçu aucun sac de ciment ou très peu relativement à leur plan de charge», le parlementaire s'interroge «qui entretient la crise du ciment dans la wilaya de Béjaïa?». A l'adresse des responsables concernés, il détaille les causes de cette situation. L'accès vers les hangars de l'Erce de Béjaïa est devenu impossible, un autre espace de stockage de substitution n'a pas été envisagé par les services de l'Erce pour répondre à la demande des entreprises au niveau local, et l'approvisionnement à partir du port de Béjaïa ou de la cimenterie de Aïn Kebira n'est possible qu'après accord préalable et conditionné par les quantités enlevées, de la direction de l'Erce à Sétif, autant de raisons qui engendrent, par-dessus le marché, des coûts et du temps supplémentaires qui se répercutent à leur tour sur les délais et les coûts de revient des réalisations, selon le député. De ce fait, les entreprises de réalisation tenues par des délais, se rabattent alors, et à des coûts doubles, sur le marché parallèle qui est régulièrement et curieusement approvisionné, note-t-il encore, non sans marquer son inquiétude quant à «cette situation intenable et injustifiable». Une situation qui «doit interpeller tous les responsables concernés. Ceux de l'Erce en premier. Les réseaux de la spéculation se nourrissent de ces dysfonctionnements insensés», soutient-il. «Nous ne ménagerons aucun effort pour entamer toutes les démarches nécessaires auprès de tous les responsables locaux et nationaux concernés pour mettre fin à cette situation intenable», conclut-il, mettant en exergue que «le rythme et les coûts du développement et des réalisations dans la wilaya de Béjaïa en dépendent beaucoup». Partant, il assure: «Nous ne pouvons et nous ne devons pas être complices de cet état de fait injustifiable.»