Inexistence d'aires de stationnement, vétusté des véhicules et non-respect des heures de départ... Le transport intercommunal continue à susciter le mécontentement. Les liaisons entre le chef-lieu de wilaya et ses agglomérations n'obéissent à aucune règle. L'exemple de la ligne assurant la desserte entre Bouira et Haizer, un chef-lieu de daïra, est édifiant. Le matin et au départ de Bouira quelques fourgons seulement stationnent sur les lieux réservés. La majorité préfère partir vide à Haizer et faire le plein sur place. Le nombre de personnes qui rallie Bouira étant de loin plus important. Le même constat est fait sur les lignes de Taghzout, Ath Laâziz, El Esnam. Un autre fait est subi par les clients: le fourgon n'a pas un horaire fixe de départ. Les chauffeurs se donnent tout le temps nécessaire pour remplir le véhicule. Cette opération peut durer une bonne heure surtout en dehors des heures de pointe. Et vice versa en fin de journée. Les enseignants, les élèves qui travaillent ou étudient en dehors de Bouira souffrent le martyre pour rentrer chez eux, après une longue journée de travail. L'inexistence d'aires de stationnement aménagées, la vétusté des véhicules sont les autres difficultés rencontrées au quotidien par les usagers. Récemment, 13 personnes ont été blessées quand un J5 s'est renversé au lieudit Errich entre Bouira et Aomar. A Lakhdaria, un chef-lieu de daïra situé à une quarantaine de kilomètres au nord, c'est le terrain réservé à la réalisation d'une piscine semi-olympique qui a fini par devenir un lieu de stationnement des véhicules assurant les liaisons avec les communes alentour. La situation est identique sinon pire du côté des communes de l'est de la wilaya. Cette situation est à l'origine parfois, d'accidents quand les usagers montent et descendent un peu partout. «Tant que les lieux ne seront pas aménagés et ne seront pas réglementés, la situation empirera...», estime un cadre de la direction..L'étude d'un plan de circulation pour la wilaya s'éternise dans les tiroirs du ministère qui, année après année, promet de régler le problème. En attendant, les usagers continueront à subir le diktat des transporteurs et les aléas de la nature. Le chef-lieu, il est vrai, vient de bénéficier de la création d'une entreprise publique de transport urbain qui disposera d'une trentaine de bus. N'est-il pas judicieux de penser à élargir le champ d'action de cette société? Quel sera le sort de ces centaines de jeunes qui travaillent actuellement avec des petits véhicules acquis dans le cadre des aides de l'Etat? Pourquoi ne pas créer des stations et des gares pour contrôler le flux, organiser la profession, assurer un minimum de bien-être aux milliers de citoyens qui quotidiennement font la navette? Tant de questions sur lesquelles se penchera le nouveau responsable du secteur qui vient d'être nommé à la tête du département de Amar Tou à Bouira.