DE forme circulaire avec quatre accès disposés en diagonale pour assurer une bonne aération, l'édifice ne présente aucune commodité en mesure d'offrir un quelconque confort aux voyageurs. Les voyageurs amenés à se déplacer depuis Bouira vers les différentes wilayas du pays transitent obligatoirement par la gare routière située en plein centre-ville. Le site peut servir à tout sauf de lieu de départ ou d'arrivée de voyageurs; dans un état d'insalubrité totale, les détritus s'entassent sur les quais. L'intérieur de la bâtisse, occupée par des commerçants, dégage des odeurs insupportables même si certains prestataires font le nettoyage. De forme circulaire, avec quatre accès disposés en diagonale pour une bonne aération, la construction n'offre aucune commodité en mesure d'apporter un quelconque confort aux voyageurs. Les autobus se garent anarchiquement sur la voie et les receveurs annoncent à la criée les destinations tout en précisant que le départ est imminent. Une fois dans le bus, l'attente peut durer une demi-heure car le départ n'est donné qu'une fois que l'ensemble des voyageurs aient pris place. En effet, le premier à prendre place doit attendre que le bus se remplisse, et cela dans une atmosphère étouffante, faute de climatisation. L'absence d'un tableau des horaires à même de permettre une bonne gestion du trafic, ne dérange personne. Juxtaposant la gare routière, la station de taxis n'offre pas de meilleures conditions même si l'organisation est un peu plus appropriée. Selon un ordre établi, les voitures attendent toutes portes ouvertes. Les destinations sont annoncées par un préposé payé par les propriétaires de taxis. L'inexistence de bancs, d'abris contre le soleil transforme tout déplacement en véritable calvaire surtout quand on voyage en famille. Pour la direction des transports, cette situation reste temporaire dans la mesure où une gare routière ultramoderne sera réceptionnée prochainement. Dotée de toutes les commodités, cette structure en réalisation depuis des années a connu un énorme retard. Certes, le chantier a été dynamisé et avance à un rythme accéléré surtout après que le suivi ait été décentralisé et confié à la wilaya. Une nouvelle directrice a été nommée à la tête du secteur lors de la dernière visite de Amar Tou. Le problème du transport à travers la wilaya ne connaîtra de réelle solution qu'après l'application du plan directeur examiné par l'APW et déposé au niveau central. Le calvaire n'est pas propre aux déplacements interwilayas mais reste valable pour les interurbains. Au manque d'aires de stationnement s'ajoute l'état des véhicules. Pour les villages enclavés, les transporteurs propriétaires de véhicules refusent d'assurer les liaisons. En remplacement, ce sont des fourgons aménagés qui assurent les dessertes. Le point d'ancrage pour les lignes internes vers la région est se trouve à la sortie sud du chef-lieu de la wilaya. La réalisation d'une polyclinique a sensiblement réduit l'espace réservé aux voyageurs. «C'est vraiment insupportable. Avec cette chaleur on n'arrive pas à tenir une minute à l'intérieur du bus. C'est étouffant», nous dit un voyageur en partenance vers Bechloul. Vers 13h, les quais sont presque désertés. Aucun véhicule n'est disponible pour embarquer une dizaine de voyageurs qui attendent depuis près d'une demi-heure. Le soleil est au zénith et la tension monte de plusieurs crans. «La plupart des transporteurs font la sieste», dira un jeune, épuisé par la chaleur et l'indisponibilité des bus. «Ce n'est pas la première fois, c'est devenu la routine», a-t-il ajouté. En attendant, les voyageurs continueront à subir le diktat des transporteurs.